La peine et les
conséquences négatives causées aux enfants lors de la séparation ou du divorce
des parents les marquent profondément.
C'est ce qu'a constaté Pauline Beaudry,
directrice générale de Virage Santé mentale (VSM), lorsque l'organisme a donné
la chance à 23 écoliers de profiter d'un cheminement encadré pour survivre au
deuil de la famille éclatée. Forte d'une subvention de 7 750 $
offerte par Bell Aliant, Mme Beaudry entend bien poursuivre cette activité pour
soulager leurs maux.
Éveillée à la dure réalité que des enfants de
la 4e à la 6e année, entre autres, vivent et que les
parents subissent lors de la tourmente de la dislocation du milieu familial,VSM
avait permis, au printemps 2005 et l'hiver 2006, à 14 jeunes du primaire de
l'École des Trois-Cantons de Saint-Isidore-de-Clifton de bénéficier de cette
thérapie.
Cette institution d'enseignement s'était déjà
associée au projet Famille, école, communauté, réussir ensemble (FECRE) pour
créer une synergie conduisant à la réussite scolaire dans les MRC défavorisées
en augmentant les services offerts dont celui plus spécifique de l'aide au
deuil dans les cas de séparation du couple. Plus tard, au printemps 2007, neuf
autres jeunes de Notre-Dame-du-Sacré-Coeur de Weedon ont pu profiter du même
encadrement.
Certains garçons ou filles qui sont plongés
dans un tel drame peuvent souffrir intensément de mélancolie ou de dépression,
nous apprend Mme Beaudry. Ils peuvent même se sentir la cause de cette
situation et la colère qu'ils éprouvent, ils pourraient la retourner contre
eux. Il s'agit d'un traumatisme qu'ils ne peuvent ni accepter ni comprendre. Le
désespoir profond, l'anxiété, et les manifestations fonctionnelles variées
causent un déséquilibre transitoire aux effets prolongés. Telle est en synthèse
la sombre toile que Mme Beaudry brosse à la suite des expériences vécues auprès d'enfants du
primaire.
La DG de Virage Santé mentale a conçu un
programme d'intervention pour les aider. Facultative, cette démarche est
suggérée aux couples en difficulté. L'enseignante, qui découvre, à la lumière
de ses observations en classe, un problème du genre, informe le parent
responsable des étapes qu'entreprendra son fils ou sa fille pendant 13 semaines.
Trois mois après un cheminement à travers douze sessions, ils participeront à
une rencontre supervisée lors de laquelle le jeune lui remet une lettre. Cet
intervalle, selon Pauline Beaudry, est nécessaire pour vérifier l'évolution,
qu'on espère positive, de l'enfant. Par la suite, le professeur rendra compte
du changement qu'il a constaté à l'organisme et il s'assurera qu'il y ait
amélioration dans la dynamique familiale.
À travers toute cette démarche, « le
cheminement du deuil vise la prévention et la protection pour une meilleure
santé mentale pour que le jeune soit à même d'exercer de meilleurs choix pour
son bien-être et lui offrir des outils pour qu'il puisse adopter de bons
comportements qui contribueront à l'amélioration globale de sa condition de vie.
[...] le cheminement du deuil renforce les aptitudes personnelles, améliore la
condition dans le milieu de vie et aide les parents à offrir à leurs enfants un
environnement sain », écrit la directrice de VSM.
Mme Beaudry, il y a quelques années, s'est
penchée sur le sujet. Elle a alors conçu un projet de relation d'aide pour
soulager les enfants de la douleur de ce deuil particulier. À trois reprises,
elle a été mise en nomination pour le prix d'excellence en santé du
ministère de la Santé et des services sociaux. Poursuivant sans relâche son
travail, elle annonce que les écoles de Dudswell et Saint-Isidore-de-Clifton,
dirigées par Kathy Lapointe, bénéficieront de ce programme l'an prochain.
Depuis 100 ans, Bell et ses filiales, dont Bell
Aliant, appuient les projets en sport, culture et festivals. De nombreux
retraités et employés bénévoles contribuent aux oeuvres caritatives de la
compagnie pour aider les communautés. Il y a 3 ans, ce géant des communications
a décidé de s'impliquer dans le support à accorder aux intervenants en santé
mentale, nous apprend Doris Blackburn, directrice des affaires de
l'entreprise. Bell Aliant, un des plus
gros distributeurs de services de télécommunication en Amérique du Nord, joint
5,3 M de personnes. Elle couvre l'Ontario, le Québec et les provinces
atlantiques.