Richard Gagné a 70 ans. Né à Magog, il a toujours vécu à Sherbrooke. Il a commencé à travailler comme laitier pour ensuite devenir représentant commercial pour des compagnies de caisses enregistreuses, balances commerciales, systèmes de sécurité et caméras de surveillance.
De 1996 à 1999, Richard travaille à Montréal. Pendant un certain temps, il voyage soir et matin entre Sherbrooke et Montréal, pour ensuite y aller à raison de deux, trois fois par semaine. « À un moment donné, je ne dormais plus. J'avais de la difficulté à faire mes journées. Je ne filais vraiment pas ».
Richard consulte son médecin, le Dr Guy Boutin (aujourd'hui à Danville). « Il m'a dit : « Tu sais ce que c'est un burn-out? C'est ça que tu fais... Il y a deux façons de soigner ça : soit que je te donne des médicaments pendant trois ans avec les hauts et les bas qu'il y aura pour stabiliser ta condition, soit que tu dors 12 heures par nuit et que tu marches quatre heures par jour ».
Richard se met à la marche quatre heures par jour et dort ses 12 heures par nuit. Malgré les bienfaits qu'il commence déjà à éprouver, on lui diagnostique un cancer du poumon trois mois plus tard!
Après 11 traitements de chimiothérapie et 31 traitements de radiothérapie, et le recours à des inhalateurs, Richard Gagné recouvre la santé. Il entreprend aussitôt un programme d'entraînement : il se rend au gymnase trois fois par semaine et les journées où il ne va pas au gym, il marche.
« Avant, je trouvais ça stupide de s'entraîner, je n'y croyais pas. Maintenant, l'entraînement, c'est la santé! Il y a deux choix : prendre des pilules ou se lever et faire de l'exercice. Le gym, c'est la santé. Tu veux avoir une bonne journée de travail? Commence par le gym... Pas pour te faire des muscles, mais pour la santé. Tant physique que mentale. Le gouvernement sauverait des millions si, au lieu de payer pour des pilules et des traitements, il accordait aux gens un crédit d'impôt pour s'entraîner et se tenir en santé », dit-il.
En septembre 2013, après 48 ans de mariage et 11 mois de maladie, son épouse décède.
« Je me suis donné au maximum. J'ai été homme de ménage, cuisinier, préposé au malade, infirmier... C'est juste normal qu'un gars s'occupe de sa femme. C'est mon père qui m'a appris ça. Et aussi, il y a des forces qui nous arrivent d'en haut des fois... »
Richard Gagné est un homme qui a beaucoup la foi.
« Mais j'étais en colère. J'étais enragé. Juste à ce moment-là, une amie m'a invité à assister à une conférence sur le pardon. C'est à ce moment que j'ai compris qu'il ne sert à rien de ruminer le négatif. Maintenant, je prends le temps de m'arrêter pour dire « merci ». Je suis loin d'être un saint, mais j'essaie de devenir un exemple, j'essaie de donner le meilleur autour de moi », ajoute-t-il.
En juin prochain, Richard s‘envolera pour effectuer son second pèlerinage à Saint-Jacques-de-Compostelle, 1 300 kilomètres à pied sur les sentiers du sud de la France et du nord de l'Espagne. « Je l'ai fait une première fois en 2010 pour l'expérience. La deuxième fois, c'est pour découvrir le chemin. Et si le Bon Dieu le veut bien, j'aimerais bien le faire une autre fois », mentionne-t-il.
Aujourd'hui à 70 ans, Richard Gagné ne prend pas de médicaments, ne fait pas de pression ni de cholestérol. « Je suis plus en forme, je me sens plus jeune aujourd'hui qu'à 40 ans. Et je suis fier de ma santé : je ne l'ai pas volé. Prends-le comme tu veux... Mais entraîne-toi! », conclut-il.
Crédit Photo Gym : Frédéric Gagné