Ce que Sherbrooke a le plus besoin, c'est de créer des emplois. Pas des bouts de trottoirs, pas de patinoire réfrigérée, pas de la politicaillerie : des jobs.
Bien sûr, il faut juguler le déficit des caisses de retraite, c'est primordial, mais peut-on marcher et mâcher de la gomme en même temps ?
Sherbrooke Innopole a toujours été sous-utilisée par l'administration municipale pour créer des emplois. Sous ses anciennes appellations (SDERS, SDES, IDES), elle voulait attirer des centres d'appels.... qui ne sont pas des industries, mais des entreprises de services. Elles sont venues, ont encaissé les subventions et la plupart sont reparties ou ont fait faillite en nous laissant la facture d'électricité.
Aujourd'hui, Innopole met l'accent sur les sciences de la vie et autres technologies « de pointe » en négligeant d'attirer et de développer les industries traditionnelles. N'est-ce pas encore de mettre tous ses oeufs dans le même panier dans un autre secteur qui dépend largement de subventions? Avec les pertes d'emplois dans le secteur industriel au cours des dernières décennies, un grand nombre de travailleurs qualifiés sont pourtant disponibles et difficilement « recyclables » dans les secteurs de pointe.
Innopole n'a même pas levé le petit doigt pour préserver les seuls terrains industriels desservis par une voie de chemin de fer dans la zone industrielle de l'ouest sur la rue du Pacifique et la rue Roy. Aucun autre parc industriel n'est desservi par le chemin de fer sauf le terrain de Bombardier Produits Récréatifs... qu'on veut convertir en édifice à bureaux.
Quand on regarde la structure du conseil d'administration de Sherbrooke Innopole, on peut comprendre d'où vient son inaction (voir http://sherbrooke-innopole.com/fr/sherbrookeinnopole/ conseil-dadministration) :
- Président : Marc Cantin de Cima+. Outre le fait que cette firme ait été mentionnée à plusieurs reprises à la commission Charbonneau (ce qui ne prouve pas sa culpabilité), le fait d'être sous-traitant pour la Ville place celle-ci en apparent conflit d'intérêts pour diriger le centre local de développement (CLD).
- Vice-présidents : Joanne Roberts et Pierre Tremblay : Respectivement de Baxter et Bombardier Produits Récréatifs qui ont fermé leurs portes ! La présente administration municipale n'aurait pu faire un pire choix pour décider du développent de la Ville et aurait au moins dû demander leur démission suite aux annonces de fermetures.
Voir http://www.lapresse.ca/la-tribune/economie-et-innovation/201206/11/01-4533700- sherbrooke-innopole-discute-avec-brp.php
- Administrateur : Pierre Boisvert, conseiller sortant qui est responsable du fiasco d'Air Sherbrooke et qui a pris un an et demi pour NE PAS accoucher d'un règlement sur les animaux de compagnie. Celui-ci appui la candidate du Renouveau dans son ancien district.
- Administrateur : Onil Proulx du Groupe GCRH. Cette firme offre différents services en ressources humaines, dont le reclassement d'employés lors de fermeture d'entreprises.
Ayant connu les fondateurs et actionnaires de cette entreprise, je ne souhaite pas mettre en doute leur intégrité, mais je trouve singulier qu'une firme qui tire profit de la fermeture d'entreprises ait été choisie pour orienter le développement de la Ville.
Voir http://www.gcrh.ca/aide-au-reclassement/comite-aide-reclassement/
- Administrateurs : plusieurs entreprises de fabrication sont représentées sur Innopole et c'est là que le bât blesse au point de vue industriel concernant la création d'emplois. Les entreprises de ce secteur comme toutes les entreprises ne veulent pas se créer de la concurrence. Par exemple, Bombardier ne voudrait pas voir une entreprise de 500 employés s'installer à Sherbrooke pour créer une pression à la hausse sur les salaires et voir ses employés se faire débaucher par la nouvelle venue. Logique, non ?
À la place, sur le conseil d'administration de Sherbrooke Innopole, bien sûr il doit y avoir des industriels, mais le développement économique DURABLE de Sherbrooke devrait compter aussi sur :
- Le Conseil de la culture de l'Estrie : puisque « la culture est une composante majeure et essentielle de la société, intégrée aux dimensions sociale, économique et environnementale du développement durable, et qui appelle l'engagement de partenaires » tel que défini par l'Agenda 21C sur la culture.
Voir : http://www.agenda21c.gouv.qc.ca/agenda21-de-la-culture-du-quebec/
- Le Conseil régional de l'environnement de l'Estrie (CREE), dont la mission est d'accompagner les organismes publics et privés vers une gestion intégrée de l'environnement dans un contexte de développement durable.
- Des acteurs du secteur communautaire, par exemple, le Regroupement des organismes communautaires (ROC) de l'Estrie de façon à orienter les actions de développement durable en tenant compte de la main-d'oeuvre qui est déjà disponible.
- Des acteurs du secteur des sports qui, comme l'ont démontré les Jeux du Canada, est un secteur qui peut aider au développement économique.
- Bien sûr, les universités, collèges et autres écoles qui participent indéniablement au développement économique de la Ville et de la région.
En utilisant les structures existantes comme Sherbrooke Innopole pour planifier le développement durable de la Ville, Sherbrooke sera mieux placée pour relever les défis des prochaines décennies. Et non seulement qu'en prévision des prochaines élections.
Source : Denis Pellerin, candidat à la mairie de Sherbrooke