Les journées de la
persévérance, ça ne se passait pas essentiellement du côté régulier de la
Cité-école Louis-Saint-Laurent.
La Formation générale et professionnelle aux
adultes ainsi que le groupe d'insertion sociale soulignaient à leur façon la
persévérance en partageant un déjeuner auquel se sont joints les membres du
personnel, l'humoriste Adam Desmarais et l'enseignant Charles Labrie.
Édith Letendre avec l'aide d'un groupe d'élèves
en formation générale ont travaillé fort pour solliciter des commanditaires
permettant de partager un succulent déjeuner servi par nul autre que les
enseignants, ce qui devait certainement ajouter à la saveur.
Benoit Rousseau, directeur à la Formation
professionnelle, rappelle aux étudiants l'importance de persévérer et de
compléter son cheminement académique. L'intervenant appuie son affirmation sur
une statistique voulant que la différence salariale d'un diplômé et non-diplômé
sur une vie de travail représente 1 million $. Patricia Richer, directrice du
FGA au Centre d'éducation aux adultes des Hauts-Cantons, se réjouit de
l'initiative et formule à voix haute son souhait de partage et d'échange entre
les groupes. « Les gens se connaissent à l'extérieur, mais à l'intérieur, ils
ne se parlent pas. Les étudiants au FGA sont là pour avoir des acquis et ceux
en FP sont déjà dans leur rêve. On pourrait échanger et se donner un coup de
main, s'aider mutuellement, travailler sur le sentiment d'appartenance. On est
une grande famille à l'Éducation aux adultes. »
Invité à prendre la parole, Charles Labrie, en
a surpris quelques-uns par son introduction. « Je n'aime pas la semaine de la
persévérance, la semaine du suicide, la Saint-Valentin parce que ça se passe
tous les jours. La vie, c'est une lutte de chaque jour. » Pionnier des bourses
de persévérance, l'enseignant lauréat du Grand prix de la ruralité au Québec
souligne l'importance de persévérer en insistant sur le fait que chacun forme
un maillon utile du grand chaînon de la société.
D'autre part, l'humoriste Adam Desmarais a fait
une petite prestation de son savoir-faire tout en abordant le thème de la
persévérance. Originaire de Weedon, le jeune homme répondait à l'invitation
d'un ami, Éric Thibault, également enseignant en opération d'équipement de
production à l'école, à raconter son cheminement. M. Desmarais est un ancien
étudiant de la Polyvalente Louis-Saint-Laurent. Il mentionne y avoir vécu ses
premiers moments comme humoriste, en plus d'avoir décroché le titre de M. Polyvalente. Si cette expérience lui a
donné le goût d'en faire son métier, il a rapidement constaté qu'il était
difficile d'en vivre. Il a donc complété un Diplôme d'études professionnelles
en cuisine. Toutefois, le conférencier caressait toujours son rêve de devenir
humoriste. Après une prestation peu convaincante, un certain soir, il décida de
mettre sa carrière en veilleuse. « Mon show à la Maison des jeunes n'avait pas
marché, je me sentais détruit. J'ai été cinq ans à ne rien faire en humour. J'ai
rencontré un psy qui m'a encouragé à poursuivre. Il faut aller vers ce qu'on
aime. J'ai fait un show à Granby, ça a bien fonctionné. J'ai fait l'école de
l'humour, j'ai fait beaucoup de téléphones, fait quelques show. L'humour, ce
n'est pas drôle, c'est difficile. Ça fait 15 ans que j'en fais et je ne fais
même pas partie de la relève », d'exprimer
l'invité. Loin d'être découragé, Adam Desmarais persiste et l'avenir
s'avère prometteur pour lui. Son discours ponctué de blagues bien placées a
fait rire, mais également réfléchir les étudiants présents.
Apprécié
Chantal Auger, étudiante en secrétariat,
apprécie ce genre d'initiative. « C'est le fun. Ça nous aide quand on est
débinée. Le social ça aide, on se connaît et ça nous donne une tape dans le
dos. » Rock Rancourt, étudiant en opération équipement de production,
ajoute que « c'est bien pensé. C'est une bonne idée de se voir avec nos amis,
c'est motivant. On devrait faire ça chaque année, se retrouver en gang, prendre
un bon déjeuner. » Samuel Bergeron, inscrit en formation aux adultes,
apprécie l'initiative. « Je suis un gars facile à décrocher. Une activité comme
ça, ça encourage. » Au cours de cette journée, certains enseignants
remettaient des certificats de persévérance à leurs élèves.