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« Le décrochage scolaire est le pire fléau économique et social qui nous guette » - Serge Audet

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Pour Serge Audet, directeur de la Fondation pour les élèves de la Commission scolaire de la Région-de-Sherbrooke, et mandataire du projet Pérennité-Estrie avec la Chambre de commerce de Sherbrooke, « le décrochage scolaire est le pire fléau économique et social qui nous guette. Et j'en suis fort inquiet », prend-il soin d'ajouter.

Aussi les employeurs de la région se sont mobilisés et engagés à encourager la réussite scolaire et à lutter contre le décrochage. « Je suis impressionné de voir comment les employeurs ont à cœur ce projet par leur engagement et leur participation tout en respectant la conciliation travail-études », ajoute Serge Audet.

Pérennité-Estrie organise des activités dans les écoles secondaires pour encourager les jeunes à poursuivre leurs études : conférences dans les écoles, visites et stages en entreprise, mentorat, simulations d'entrevue pour un emploi. Chaque année, plus d'une centaine de conférences (faites bénévolement) sont présentées dans les écoles et près de 5 000 élèves sont rencontrés.

Jean Valiquette, propriétaire du restaurant Pacini de Sherbrooke, a prononcé plus d'une quinzaine de ces conférences. « Je trouvais ça dommage de voir que des enfants lâchaient l'école. Je me disais qu'il y avait sûrement quelque chose à faire. Quand on m'a invité à faire ces conférences, j'ai plongé. Je leur fais part de mon chemin de vie et tente de leur inculquer le message que l'école, l'éducation, c'est important. La présentation ne dure que le temps d'une période de cours, mais ça déborde toujours sur l'autre période. Les jeunes ont tellement de questions, sont tellement intéressants et intéressés que ça devient très valorisant pour nous, les conférenciers ».

Plusieurs jeunes travaillent au sein de son entreprise comme plongeur ou aide-cuisinier. « On s'arrange pour respecter la conciliation études-travail. On essaie de leur montrer le métier. Et quand un jeune vient me dire qu'il veut retourner aux études, je trouve un moyen pour l'aider », conclut Jean Valiquette.

Marie-Josée Roy est ingénieure et détient une maîtrise en

 environnement. Son entreprise offre des services-conseils en environnement et en développement durable ainsi qu'en gestion de projet. Elle s'est engagée dans le programme Pérennité-Estrie afin de présenter aux jeunes un parcours non conventionnel tout en donnant le goût aux jeunes de rester à l'école. « J'ai envie de partager avec les jeunes du secondaire mon expérience de femme professionnelle dans un milieu non conventionnel, de l'importance de bien se connaître et de bâtir sur ses forces.  Souvent, les étudiants me parlent d'argent, de prestige, mais je les ramène aussi à l'importance d'avoir un équilibre de vie et de faire un travail qu'on aime.  Je les trouve super allumés et c'est très enrichissant pour moi parce qu'ils me posent souvent des questions qui me surprennent et me font voir les choses autrement. De mon côté, j'espère leur apporter un bain de réalité du marché du travail pour qu'ils poursuivent leurs rêves sans se décourager des difficultés rencontrées ».

Pour Daniel Pellerin, président de Phoenix Intervention après sinistre, « il est important que les jeunes aient accès à des modèles, qu'ils sachent qu'il y a plusieurs façons de réussir : moi, j'ai dû interrompre deux fois mes études, entre le secondaire et le cégep puis entre le cégep et l'université. J'ai étudié en génie électronique et en robotique pour me retrouver à la tête d'une entreprise en intervention après sinistre. Je veux aider les jeunes, les aider en croire en eux-mêmes, à être persévérants. Ils ont des rêves, des ambitions et il faut les aider à raccrocher ces rêves et ces ambitions aux connaissances et aux compétences nécessaires pour les réaliser. Selon moi, un entrepreneur ne peut pas être déconnecté de sa communauté et nous avons la responsabilité de redonner à la communauté ».

Conciliation études-travail

Travailler pendant les études a ses avantages, en plus de la rémunération : discipline, responsabilités et organisation, expérience, valorisation, une certaine autonomie financière. Il peut aussi avoir ses désavantages : moins de temps pour les études et les travaux scolaires, pour les activités sociales et de loisir, baisse de la concentration, retards et absentéisme, diminution de la motivation, stress, etc.

Selon les experts, un étudiant à temps complet ne devrait pas travailler plus de 20 heures par semaine, et idéalement entre 10 et 15 heures.

Selon un sondage auprès des étudiants en Estrie (sur 9170 élèves), 40 % d'entre eux travaillent durant l'année scolaire et 20 % (sur 7982 élèves) ne travaillent pas, mais sont en recherche d'emploi. 

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