Quand on navigue dans les zones de perte de temps des
médias sociaux qui proposent de courtes vidéos sur des sujets
décidés par l'algorithme (oui, oui, je fais ça parfois...
Souvent...), on tombe sur toutes sortes de choses.
Pour une raison
que je ne saisi pas trop, je tombe fréquemment sur des vidéos hyper
clichées qui mettent en scène des intimidateurs de cours d'école.
Ils sont méchants, évidemment, mais ils finissent généralement
par se faire rosser ou humilier à leur tour.
Les clichés sont
exploités au maximum. Le chef intimidateur qui a su s'entourer de
têtes brûlées qui lui ouvrent le chemin et couvrent ses arrières.
Le chef intimidateur a une sorte d'aura magnifiée par une
chevelure particulière et d'autres détails pensés pour en
imposer visuellement.
Évidemment, il
s'en prend toujours à plus petit. Il ne saurait en être
autrement. Il est, de toute façon, persuadé qu'il est nettement
supérieur au reste du monde...
Il est le roi de la cour d'école.
Puis, dans ces
scénarios dont la trame est toujours semblable, il se fait péter
la gueule, à un certain moment, et reçoit une spectaculaire leçon
d'humilité.
Tout, dans ces
vidéos, me dérange.
D'abord, le
fait que ça existe pour vrai. De façon peut-être moins théâtrale,
mais ça existe.
Écraser l'autre
pour prendre sa place en société.
Puis, l'éternelle
réponse à la violence par la violence. Pour moi, chaque claque sur
la gueule en attirera une autre, le tout étant inscrit dans un
cercle vicieusement infini.
Mais il y a un
effet sous-jacent que je crains. Ces vidéos viennent projeter une
recette universelle : si vous êtes intimidé, vous êtes
automatiquement une victime. Si vous êtes une victime, vous avez le
droit d'utiliser la violence pour mater l'autre.
Ça peut sembler
résolument logique et juste. Pourtant...
L'habile
intimidateur y verra peut-être un jeu de rôle intéressant et
pourra manipuler la réalité, les faits et la vérité pour tourner
toute situation à son avantage. S'il est habile, il se positionnera
comme une victime et sera légitimé de frapper.
Dans les vidéos
d'intimidation, c'est toujours le bien et le mal qui
s'affrontent. Le problème tient dans la teneur de la définition
de chacun du bien et du mal.
Trump,
l'intimidateur spécialisé
Trump et son
vice-président ont tendu un piège à Volodymyr Zelensky. Un piège
minable, salaud. Ils s'y sont mis à deux pour piéger le président
de l'Ukraine qui était invité au bureau ovale. Le vrai piège est
le fait qu'il l'a fait passer pour l'agresseur qui doit payer
aujourd'hui.
Trump est
lui-même un être vicieux.
Et il correspond
trop bien à la description de ces vidéos que je croise trop sur les
médias sociaux. Sur Facebook, on appelle ces vidéos des reels.
Des vidéos réelles... Aussi réelles que la pire des téléréalités,
peut-on constater souvent.
Et Trump est
aussi un spécialiste de la manipulation de la réalité. Il invente
des histoires qu'il défera sans crier gare ensuite.
Ah, oui...
J'oubliais !
Un autre élément
me fait détester ces vidéos d'intimidateurs : c'est le
sentiment de satisfaction que je ressens quand le bully
(intimidateur) se fait remettre à sa place.
Ça me fait peur
parce que quand le président d'un pays joue à l'intimidateur
totalitaire comme Trump le fait, non seulement il sème la haine,
mais il en sème assez pour engendrer des guerres et des ripostes.
Il pousse trop
loin sa malhonnêteté intellectuelle quand il clame que Zelensky
sera identifié comme le déclencheur d'une 3e guerre
mondiale. Mais il le crie haut et fort !
Respire, me
dis-je, respire...
Clin d'œil
de la semaine
Trump n'a pas
besoin d'un crinqué comme J.D. Vance près de lui. Trump dispose
lui-même de plus de vices qu'il ne lui en faut...