La Corporation de développement communautaire (CDC) du HSF, La Passerelle et La Méridienne ont convié le public lors d'un récent 5 à 7 en vue de présenter la deuxième phase du projet #ELLENAPASDITOUI. Il s'agit d'un programme désireux d'éduquer et de conscientiser la jeunesse ainsi que différents organismes et intervenants sur la culture du viol, le sexiste ordinaire et les violences sexuelles. L'événement tenu à la Vallée heureuse du Mont Élan de Westbury a suscité un grand intérêt de la part des convives.
Subventionné par le Secrétariat de la condition féminine, le projet supporté par les trois organismes hôtes de la soirée mettra l'accent sur la jeunesse. Une partie considérable puisque les chiffres démontrent de forts pourcentages de jeunes femmes victimes de violence sexuelle, entre autres de la part de leur partenaire, témoigne les différents organismes. Marilyn de La Passerelle explique que la phase 2 s'adresse aux organismes du HSF, aux différentes écoles secondaires, aux adultes ainsi qu'à l'ensemble du public et vise plus de garçons que de filles. Pour l'occasion, de nouvelles affiches dont Danielle Tremblay, graphiste, en est la créatrice, furent présentées ainsi que quelques capsules vidéo dont une, réalisée en collaboration avec quelques adolescents de la Maison des jeunes Vagabon de Weedon.
Le moment fort de la soirée fut sans contredit le témoignage touchant de Mélanie Lemay, une étudiante universitaire de Sherbrooke, victime d'un viol lors de son passage au cégep. Relatant son expérience, elle confie « Quand tu réalises ce qui vient de se passer, ça frappe, c'est un grand choc, c'est un meurtre de l'âme. » Victime de sexiste ordinaire, de critiques de la part de son entourage, elle poursuit sa quête et ne baisse pas les bras. Elle est maintenant porte-parole de Québec Contre les Violences Sexuelles, un mouvement militant et ayant pour mission de dénoncer la façon dont les violences sexuelles sont abordées par la société. Le public semblait étonné et choqué de constater qu'encore aujourd'hui le narcissique de la population envers les victimes est présent ainsi que les sentences bonbons octroyées par le système de justice, favorisant les agresseurs, sont encore au goût du jour. « Trois agresseurs sur 1000 reçoivent une condamnation », témoigne Mélanie Lemay.
Divers organismes, fondations et victimes tels Mélanie Lemay travaillent à apporter un vent de changement dans la société face au manque de sensibilisation et d'éducation de celle-ci, de la jeunesse. La méconnaissance de la notion de consentement entraîne la banalisation des violences sexuelles ainsi que la tolérance et tend à excuser les agresseurs.