Être
connu n'est pas une garantie de qualité.
Crédible
et connu. Voilà bien deux mots qui peuvent très bien vivre l'un sans l'autre!
Pour
l'image, René Lévesque était un homme public crédible. Vincent Lacroix est connu...
On mélange
souvent les notions. On se dit que si la personne est connue elle doit être
crédible!
Carey
Price est un gardien de but de hockey à la crédibilité indiscutable. Et le gars
est connu. Mais est-ce que ces deux éléments font de lui un porte-parole
crédible du débat sur la limitation des armes à feu? Pas nécessairement.
Michael
Jackson est indiscutablement un pionnier d'une nouvelle façon de faire de la
musique pop et de performer sur scène. Et il est terriblement connu. Est-ce que
ça fait de lui un être humain aux habitudes sociales crédibles? Peut-être pas!
Parfois,
les choses finissent par déraper chez certaines personnes connues.
Vers
un nouveau sommet
Les derniers
jours nous apportent un éclairage plus intense sur un superhumain autoproclamé.
Donald
Trump fait face à des poursuites civiles et criminelles, mais il émet des
cartes de type Pokémon à son effigie. Ces cartes le présentent comme un
superhéros. Et, en toute humilité, le « héros » va même jusqu'à
saluer le fait que les concepteurs graphiques ont réussi à mettre en images les
éléments phares de ses qualités personnelles qui en font un être humain d'exception!
Se
contemplant lui-même, ce qui est pas mal la définition du narcissisme, il se
sert de ces cartes pour créer un lien avec « le peuple » sur qui il a
une emprise. Cette partie du peuple qui trouve qu'enfin, quelqu'un parle en son
nom. Certains vont jusqu'à vouloir le saccage des structures en place, sans
même se demander ce que ce serait après!
Trump
réussit à convaincre des millions de personnes que même milliardaire, il est
l'un des leurs.
Ça ne
s'invente pas. Y a-t-il un psychiatre dans la salle?
Parlant de milliardaire...
Je me
souviens de cette boutade qui revenait de temps à autre, il y a plusieurs
années, quand on fanfaronnait sur un problème avec un marchand
quelconque : «si j'étais millionnaire, j'achèterais ton commerce, je te
sacrerais dehors et je le revendrais après! »
Fanfaronnade
qui nous faisait rire et qui drainait, parfois, un peu de frustration.
Je
repensais à cet épisode en pensant à Elon Musk qui achète Twitter pour,
disait-il, implanter une façon plus universelle et démocratique de s'exprimer.
Depuis, il s'enfarge constamment dans ses lacets de bottine. Il publie ses
réactions à chaud, ce qui est le propre des médias sociaux.
Il semble
surtout tout seul à tout décider.
Il a
bien le droit?
Oui...
Ma
réflexion va vers le fait que cette extraordinaire accumulation d'argent
disponible lui donne un statut de grand penseur, de philosophe, de grand
architecte de la démocratie.
Musk a
accompli de grandes choses.
Mais
jouer à dieu au nom de la puissance que la richesse excessive procure, c'est
moins sain!
Toute la
richesse personnelle du monde n'empêchera pas une chose : il est
impossible de s'isoler complètement. Peu importe l'importance qu'on donne à sa
propre étoffe, on fait toutes et tous partie du tissu humain.
Et ce
tissu a tendance à se déchirer quand il est soumis aux pressions polarisantes.
Trump est un champion de la polarisation avec des déclarations enflammées et
destinées à provoquer ou à influencer le cours des choses, que ce soit
légalement ou moralement acceptable ou non.
La
polarisation des points de vue évacue toute discussion. Et pour moi, c'est un
piège vicieux qui se referme inexorablement.
Un
piège.
Comme
celui de croire que l'argent procure une sorte de crédibilité universelle qui
supplante tout autour de nous.
Clin
d'œil de la semaine
Dans le
lot des superhéros qui habitent les imaginaires, aucun n'y est parce qu'il est
riche...
Sauf
dans la tête de quelques riches, peut-être...