Comment se porte le commerce de vêtements et d'articles de mode au centre-ville de Sherbrooke? Pour faire suite au texte d'hier sur le même sujet, aujourd'hui, nous pouvons dire que tous les commerçants de vêtements rencontrés sur la rue Wellington semblent s'entendre au moins sur une chose : actuellement l'offre de produits dans le quartier est complémentaire.
Personne ne vend le même produit que son voisin, chacun a sa spécialité, son créneau, et on cherche à s'aider. À plusieurs reprises, j'ai entendu les gens dire : « Si je n'ai pas le produit que le client cherche, je vais le diriger vers la boutique où je sais qu'il va le trouver. On s'entraide, on s'encourage entre petits commerçants. » Mais quelles sont les difficultés à s'établir au centre-ville?
« Quand tu as 21 ans et que tu arrives chez un locateur immobilier ou un banquier, la principale difficulté est de se faire prendre au sérieux », indique Jessica Wilson, copropriétaire de la boutique Kitsch située sur la rue Frontenac.
Pour Jean-François Bédard, les conditions économiques ne sont pas faciles et « 2013 a été dur pour tout le monde. Oui, il y a eu des fermetures sur la rue Wellington, mais il y a eu aussi des ouvertures de nouveaux commerces. Au Carrefour, il y a autant de roulement que sur la Wellington. »
Pour la boutique Mes bobettes.ca, le principal désavantage d'être sur la rue Wellington est l'accessibilité et le stationnement. « On souhaiterait des accommodements qui puissent nous aider. »
L'Association des gens d'affaires du centre-ville a vu le jour il y a quelques mois. Elle est une association à adhésion volontaire. « Avec l'équipe de Commerce Sherbrooke, nous formons une belle gang, jeune, et nous travaillons tous dans la même direction, mentionne Jessica Wilson. Il faut savoir s'adapter, évoluer avec la clientèle et suivre le rythme, la « vibe ». Les changements ne sont pas toujours mauvais », ajoute-t-elle.
Chez Mes bobettes.ca, on aime bien les petites entreprises avec des produits exclusifs au centre-ville. « Au Carrefour par exemple, il y a beaucoup de lèche-vitrine, les gens magasinent, fouinent, regardent sans nécessairement acheter. Ici, quelqu'un qui prend la peine d'entrer dans la boutique, c'est qu'il vient pour acheter quelque chose dont il a besoin », mentionne Skylie Gauthier.
Roger Labonté est établi sur la rue King, à proximité de la rue Wellington depuis 47 ans. « La visibilité est très bonne ici, c'est un avantage d'être au centre-ville. La ville ne nous aide pas, mais elle nous aime bien pour nos taxes, dit-il en souriant. C'est un très bon secteur, nous sommes très heureux d'être ici et nos clients nous le rendent bien. »
Pour sa part, Jean-François Bédard, copropriétaire des boutiques Glori.us et High End, tient à rappeler aux élus et aux gens de l'hôtel de ville « qu'il ne faut pas oublier que le centre-ville est le cœur et l'âme d'une ville. Les frais fixes sont encore raisonnables, les propriétaires immobiliers sont parlables et le mélange de commerces, le mix commercial, est de plus en plus intéressant au centre-ville. Osons de nouveaux concepts », lance-t-il enthousiaste.
Du côté de Commerce Sherbrooke
Le directeur général et commissaire commercial de Commerce Sherbrooke, Gilles Marcoux, souligne le dynamisme du secteur de la mode au centre-ville de Sherbrooke : « C'est certain que nous voulons mettre en valeur les boutiques de vêtements et d'accessoires de mode au centre-ville. D'ailleurs, nous avons été un des premiers partenaires à s'engager avec le Salon de la mode de Sherbrooke. » La seconde édition de l'événement aura lieu du 4 au 6 avril à la Cathédrale de Sherbrooke.
M. Marcoux mentionne également les diverses subventions disponibles à la ville de Sherbrooke (Réno Façade, programme Rénovation Québec et programme d'aide à la rénovation des bâtiments et locaux commerciaux) pour aider à la revitalisation tant au centre-ville qu'à Lennoxville et Fleurimont.
Enfin, pour ce qui est du stationnement, Gilles Marcoux constate que c'est une problématique qu'on étudie partout dans le monde. « Selon nous, une des meilleures façons de faire est de contrôler le stationnement afin d'assurer un roulement des voitures. Aucun commerçant n'est intéressé à voir un véhicule immobilisé devant sa boutique pendant toutes les heures d'ouverture parce que son propriétaire travaille dans un édifice voisin. Avec les parcomètres et les horodateurs, nous croyons que cela offre une flexibilité à tout le monde. Nous avons également développé un outil pour aider les commerçants, soit le disque de stationnement qui, pour un montant annuel de 10 $, permet à l'utilisateur de stationner son véhicule une quinzaine de minutes à la fois. Rien n'empêche les commerçants de s'en procurer pour dépanner leurs clients. »