M. le Ministre Réjean Hébert,
Tellement de confusion se glisse au sujet des propos de
M. Morand, concernant l'avenir du CHSLD et du CLSC de
Weedon que nous les personnes âgées en sommes terriblement affectées. Ne venez
pas nous enlever le seul espoir qu'il nous reste: celui d'aller mourir au CHSLD de Weedon, car
après une partie de notre CHSLD disparue, nous voyons aussi la
disparition possible de notre CLSC dans quelques années... On ne sait jamais...
Pour ma part, étant âgée de 99 ans et 7 mois, puisque
j'aurai 100 ans en juin 2014, je ne suis pas la seule à vivre cette situation
dans mon environnement. Je vis présentement
avec ma fille de 72 ans dans ma maison. Il est sûr et certain que j'ai
beaucoup de difficulté à me donner certains soins personnels, mais je comprends
aussi que le CHSLD n'existe pas pour moi aujourd'hui et je ne suis pas la
seule. Il faudrait que vous cessiez, Monsieur le Ministre d'essayer de nous
faire comprendre que certaines personnes
vivent au CHSLD sans en avoir réellement besoin. Raison pour laquelle vous voulez enlever 17
lits.
Je voudrais vous dire Monsieur le Ministre, que le docteur Yves St-Pierre de la région de
Weedon a été mon médecin de famille durant 48 ans. Maintes fois dans les soins qu'il m'a
prodigués, il m'a répété: « Si vous étiez ma mère, j'agirais de telle
façon avec vous. » Et vous Monsieur le Ministre que feriez-vous, aujourd'hui,
si j'étais votre mère?
Pourquoi vendre la bâtisse du CLSC et transférer le
personnel médical au rez-de-chaussée du
CHSLD, pour ensuite garder l'étage supérieur pour les malades?
Pourquoi tout chambarder pour en arriver à quoi?
Avec un passé aussi chargé que le mien, cent ans de vie, j'en ai vu de toutes les
couleurs. Mais, des événements aussi malheureux que la perte d'une partie de
notre CHSLD, jamais je n'aurais imaginé
voir cela. Quelle déception!
Peut-être me direz-vous: ah oui! Quand on vieillit, on
peut dire n'importe quoi. Sachez que depuis 35 ans, j'ai ma griffe dans le
journal communautaire de l'endroit qui s'appelle L'Éveil du Citoyen de Weedon et qu'aujourd'hui
encore, j'ai toujours ma place dans le feuillet paroissial.
Avant de poser des gestes irréversibles, pensez-y deux
fois, car le gouvernement du Québec en sera terni pour longtemps. Il ne
faudrait pas répéter la même erreur qu'avec les départs massifs des infirmières
dans le passé.
Avec toutes mes
attentions particulières à vous et à tous ceux et celles qui vous entourent.
Mme Alvine Olivier-Rousseau, Weedon