En France, le terme château peut être employé pour désigner n'importe quel vignoble possédant une bâtisse située sur ses terres.
La plupart du temps, nous sommes en présence d'un bâtiment de ferme ou une demeure souvent modeste.
Mais en ce qui concerne le Château de Pennautier, c'est à un véritable monument historique construit au XVIIIe siècle qu'on a affaire.
Ce bijou de l'architecture est inspiré du style de Versailles. Il date de 1620, sous le règne de Louis XIII et a été agrandi à plusieurs reprises, dont en 1670, où l'architecte Le Vau y fit des travaux à la même époque où ce dernier édifia l'orangerie du Château de Versailles. Il doit son nom à Bernard de Rech de Pennautier, trésorier des états du Languedoc et les propriétaires actuels, Nicolas et Miren de Lorgeril, sont des descendants directs de celui-ci.
Le Château de Pennautier, situé à cinq kilomètres de Carcassonne et à quatre-vingt-dix kilomètres de Toulouse, est aujourd'hui une maison familiale de prestige qui peut accueillir les gens en groupes ou individuellement selon la disponibilité et sur réservation seulement. On y compte 20 chambres doubles entièrement rénovées. Les plus grandes chambres ont une superficie de quarante mètres carrés avec des plafonds de cinq mètres de hauteur. On y retrouve aussi un immense jardin accessible à l'année. On peut également visiter l'intérieur du château pendant les mois de juillet et août, les mercredis et samedi à 11 h, sur réservation et pour des groupes de huit personnes minimum. On y retrouve aussi un restaurant pouvant accueillir quatre-vingts personnes.
Mais le Château de Pennautier n'est pas seulement qu'une bâtisse. Il s'agit surtout d'un vignoble de grande envergure. On y produit des vins représentant un éventail exhaustif de la région. Le portfolio de Pennautier se décline autant en vin de pays, Coteaux du Languedoc ou Cabardès. On y cultive la vigne depuis 1620. La famille de Lorgeril est propriétaire de six domaines. À noter que tous les domaines sont situés en altitude, ce qui permet une longue et lente maturation du raisin, ce qui favorise l'étalement des arômes et lui confère l'élégance des grands vins.
Voici quelques suggestions qui, je dois l'ajouter, font toutes partie de mes choix du guide Les meilleurs vins de 10 à 30 $, édition 2013, qui sortira en librairie à la fin du mois d'août.
Château de Pennautier, Terroirs d'Altitude, 2009, code SAQ: 914416, prix : 17 $
Si je n'avais qu'un seul vin à vous conseiller à moins de 20 $ ce serait celui-là. Déjà en jeunesse, il se laisse apprivoiser sans regimber, même si le fruit domine et que son bouquet n'offre pas l'éventail qu'il devrait nous présenter d'ici quelques années. Les notes de cassis et de baies des champs sont mises à l'avant-plan alors que les nuances de chêne et de vanille s'ajoutent à l'ensemble. La bouche est sapide et d'une bonne ampleur. La trame tannique, sans être imposante, est bien constituée. Les saveurs bien définies persistent et demeurent suspendues un long moment avant de s'estomper. Prioriser des viandes rouges goûteuses telles que l'agneau et le canard.
Château de Pennautier, 2010, code SAQ: 560755, prix : 13,70 $
J'ai un faible pour ce château qui confectionne des vins qui ne laissent personne indifférent. À noter, pour ceux que ça intéresse, que depuis quelques années ce vin était vendu sous le nom de Pennautier tout court, sans le château. Il s'agit d'une entrée de gamme fort réussie et représentant un excellent rapport qualitatif. Sous une robe rouge cerise, on perçoit un bouquet assez aromatique, marqué par des nuances florales, de petits fruits rouges confits et d'épices. En filigrane, on détecte de légères notes de poivron. La bouche est sapide, l'attaque est franche, les tannins sont fins, mais présents. Les saveurs détectées sont fidèles aux arômes perçus à l'olfaction. Il sera excellent avec une blanquette de veau à l'ancienne ou une longe de porc, sauce au poivre.
L'Orangerie de Pennautier, Vin de Pays Cité de Carcassonne, code SAQ: 605561, prix : 12,55 $
Une valeur sûre. À ce prix, il serait bon d'en mettre une caisse en réserve. La robe est invitante avec ses teintes rouge cerise d'une bonne densité. L'examen olfactif permet de déceler un agréable bouquet d'odeurs. Parmi celles-ci, on découvre des nuances de garrigue, de baies des champs, de fruits à noyau aussi, ainsi que des notes légèrement épicées. La bouche est sapide, ronde, avec une trame tannique bien bâtie. On retrouve sans surprise les saveurs déjà perçues à l'olfaction. À l'avant-plan, on discerne les saveurs de fruits à noyau, suivies de flaveurs d'épices qui persistent jusqu'à la finale. Dégusté avec une paupiette de veau à la Kiev (farcie au beurre à l'ail), il fut en parfait accord avec celui-ci. Il sera également excellent avec un civet de lièvre.