Toutes les communautés du Haut-Saint-François et même au-delà ont perdu un champion. Le journalisme a perdu un lion. Et une famille a perdu un père aimant. Charles «Charlie» Bury est décédé le 1er février à l'âge de 67 ans.
Il était grandement connu en tant que rédacteur en chef du Record de Sherbrooke de 1981 à 1996. Depuis longtemps, il était le défenseur de la communauté, de l'environnement et du patrimoine dans les Cantons de l'Est.
Souffrant d'un cancer du foie de stade 4, il était hospitalisé au CHUS depuis la mi-novembre avant d'être transféré à la Maison Aube-Lumière à la mi-janvier. Il recevait souvent autour de son lit ses nombreux amis et les membres de sa famille.
Charles Bury a fait la une au début janvier quand il a reçu la permission d'utiliser son vaporisateur de marijuana dans sa chambre d'hôpital. « C'est un remède qui vous aide à relaxer et vous ne pouvez pas être autrement que nerveux et tendu face à une situation comme celle-là », disait M. Bury à la radio anglaise de Radio-Canada. « Je ne suis jamais mort avant, alors je ne sais pas exactement de quoi ça aura l'air. »
Le vaporisateur n'émet pas de fumée et dégage une faible odeur. Mais il a semé la controverse quand le CHUS a admis qu'il n'y avait pas de politique concernant l'utilisation du cannabis.
Dans les semaines qui ont suivi, il a reçu de ses amis et collègues à travers le Canada, de nombreux témoignages empreints de respect et de chagrin. Charles Bury a été membre du Conseil d'administration de l'Association canadienne des journalistes pour presque trois décennies et en a été le président pendant plusieurs années. Durant sa carrière au Record, il a conseillé plusieurs de ceux qui sont devenus aujourd'hui d'éminents journalistes des médias anglophones. Par exemple, Peter Scowen du National Post et du Globe and Mail. Et le journaliste aux affaires criminelles de la Gazette, Paul Cherry.
« Il voyait le potentiel des gens », a dit Sharon McCully. « Il les bombardait d'informations sur la manière d'être un bon journaliste. Il ne prêchait pas, mais chacune de ses phrases nous apprenait quelque chose. »
Mme McCully a travaillé durant plusieurs années pour M. Bury au Record, et lui succède en tant que rédactrice en chef.
Journalistes de langue française et politiciens communiquaient avec lui durant les derniers mois. L'ancien premier ministre Jean Charest. Thomas Mulcair, chef du NPD.
« Quand il arrivait à une conférence de presse, tout le monde là-bas savait qui il était », a dit Mme McCully. « Tous ses collègues francophones le connaissaient. Les politiciens le connaissaient. Les maires de toutes les municipalités le connaissaient. Et je pense qu'ils le respectaient pour son franc parlé. Quand il avait quelque chose à dire, il venait et le disait, mais toujours avec courtoisie. Il n'a jamais attaqué personne, seulement le problème. »
« Il connaissait les Cantons comme si c'était sa propre cour arrière », a dit Mme McCully. « Il avait comme une mémoire encyclopédique pour ce genre de choses. Il comprenait les enjeux. Il lisait tout. »
Charles Bury est né et a grandi à Montréal où il a occupé plusieurs emplois. Quand il était jeune, il était dans les cadets. Il a été technicien de laboratoire. Il a été portier au populaire pub Boiler Room sur la rue Crescent. Il a raconté à sa fille Rachel qu'il avait abandonné trois fois les études universitaires. « Mais il était un visiteur avide de tous les musées qu'il pouvait trouver, dès son plus jeune âge. Il lisait chaque plaque. »
Avec plusieurs de ses amis qui fréquentaient le Boiler Room, Charles est déménagé dans les Cantons de l'Est en 1972. Ils étaient de la génération du retour à la terre. Il avait des liens avec les Cantons. Sa mère était née à Sweetsburg (Cowansville). « En fait, nous avons découvert récemment que nos liens familiaux avec les Cantons datent des années 1700 », a dit sa fille Rachel.
Charles Bury et sa famille ont habité à Saint-Herménégilde jusqu'en 1979. Il a creusé les premiers fossés et construit les trottoirs du village. Vers la fin de 1976, il a commencé comme journaliste au journal mensuel Townships Sun, et a débuté comme éditeur dans les années 80. « Il me semble que le journalisme est venu à lui », a dit sa fille. « Cela a juste atterri dans sa vie. »
De là, Charles Bury a occupé la chaise de l'éditeur du Record avec queue de cheval, boucle d'oreille, salopette et tout. Vers 1994, il s'établit à Birchton.
Qu'est-ce qui lui tenait à cœur? Premièrement sa famille, a dit Rachel. « Et après ça, je pense que c'est le Musée d'Eaton Corner. Quand il parlait de cela, il était tellement fier. »
En 2005, Charles devint membre du Conseil d'administration du Musée d'Eaton Corner et en a été le président en 2012-2013. « Richard Faubert et lui ont fait la promotion du projet de musée Homestead », a dit le président actuel, Marc Nault. « Avec Charles, on a fait beaucoup, beaucoup de changements. Juste en posant des questions, il faisait que les choses arrivent. »
Son amour du patrimoine se faisait également sentir dans ses autres activités. Il fut éditeur du magazine Quebec Heritage News de 2000 à 2006 et en 2003, il a été nommé directeur par intérim du Quebec Anglophone Heritage Network. Il a ensuite repris son poste d'éditeur au Townships Sun de 2009 à 2011.
« Son autre grand amour, a dit Rachel, était son implication pour la conservation et la protection de l'environnement. Il était garde-chasse. Il parlait en faveur des fermiers. Il pouvait parler de conservation des animaux sauvages, d'oiseaux et d'arbres. Il travaillait avec le St-Francis Valley Naturalists Club. »
« Ben Hodge est venu voir mon père à l'hôpital, et lui a dit " Charles, je voudrais juste te remercier pour ta contribution à l'agriculture, ta contribution à la vie communautaire, et ta contribution à la vie en général." J'ai écrit ça immédiatement, que quelqu'un de la communauté était venu dire ça à mon père, parce que je trouvais cela tellement réconfortant. »
« Évidemment être journaliste était important pour lui. Mais c'était surtout important parce qu'il pouvait défendre et parler en faveur des autres choses qui lui tenaient vraiment à coeur », a dit Rachel. « Je pense qu'être éditeur et journaliste lui offrait la plate-forme idéale pour être sur place et rencontrer les gens, pour faire une différence de bas en haut. »
« La chose qui m'a toujours frappée chez Charlie, c'était son sens de la justice dans chaque histoire », a dit Mme McCully. « Il s'assurait toujours de couvrir les deux parties. Il affichait lui-même une grande intégrité personnelle. »
Les heures de visite à la Résidence Funéraire Cass, située au 3006 rue College à Lennoxville, sont le vendredi 14 février de 14 h à 16 h et de 19 h à 22 h. Un service commémoratif est prévu pour le samedi 15 février au Burrough's Falls Hall, 14235 Route 253, Cookshire-Eaton, QC J0B 1M0. Les détails ainsi qu'un Livre de partage des souvenirs sont disponibles à www.casshomes.ca.