La petite municipalité de Scotstown ne l'a pas eu facile au cours des dernières années avec des fermetures d'entreprises. Heureusement, tout n'est pas noir. L'entreprise Léo Désilets maître herboriste Inc., fleuron de la communauté, tire bien son épingle du jeu. Juste de l'autre côté de la rue à quelques mètres, Charcuterie Scotstown se tire également bien d'affaire. Elle vient de compléter un agrandissement qui a doublé la superficie de charcuterie et contribué à créer deux emplois.
Associé et copropriétaire avec ses parents Jean Désilets et Mariette, Pierre-Jean Désilets parle de la charcuterie avec passion. Diplômé des HEC (Hautes études commerciales) à Montréal, le jeune homme représentant la quatrième génération est impliqué au sein de l'entreprise depuis trois ans. À en juger par les nombreux projets de développement qu'il caresse, il n'est pas près de repartir.
Charcuterie Scotstown a le vent dans les voiles et bénéficie de la tendance pratiquement mondiale du goût pour les charcuteries. Les propriétaires ont une grande confiance dans l'avenir de l'entreprise à Scotstown puisqu'ils ont investi quelques centaines de milliers de dollars dans l'agrandissement du volet charcuterie en 2015 et d'autres investissements sont prévus en cours d'année. « Avec la demande croissante, on a doublé notre superficie charcuterie de 600 pieds carrés. L'agrandissement s'est fait par l'intérieur de l'épicerie. On a acheté des équipements additionnels de fine pointe qui proviennent de l'Europe. On a un nouveau fumoir avec une plus grosse capacité à cuire et fumer. On a ajouté une deuxième salle d'affinage qui permet d'avoir un meilleur contrôle sur la température, l'humidité relative ce qui permet un contrôle optimal sur l'affinage des produits. On a aussi ajouté une salle de fermentation. » M. Désilets souligne au passage et avec toute modestie, précise-t-il « c'est une de nos forces les produits séchés, les saucissons secs, rosettes, jambon cru et coppa. » Dans l'agrandissement, figurent également une salle des épices, une de transformation avec de nouveaux équipements tels que le mélangeur et poussoir automatique, un trancheur automatique et une emballeuse double cloche. M. Désilets précise que toutes les installations sont conformes aux normes du plan C-1 du MAPAQ. À cela, on a fait l'acquisition d'un camion réfrigéré pour transporter les produits.
Présentement, Charcuterie Ssotstown offre ses produits dans le secteur métropolitain de Montréal et dans les Cantons de l'Est en partenariat avec un distributeur Aux Terroirs. Mais les ambitions de M. Désilets sont plus grandes. « J'aimerais pour 2016-2017 prendre une plus grande part de marché dans la métropole et la capitale. » L'homme d'affaires a l'intention de saisir l'opportunité que représente l'engouement de la charcuterie pour développer éventuellement de nouveaux horizons. « Les tendances viennent de l'Europe, arrivent au Québec et après se dirigent vers le Canada et les États-Unis. » Dans cet esprit, l'homme d'affaires ne cache pas son ambition « ce que j'aimerais, c'est avoir des locaux qui se rapprochent des normes HACCP pour permettre éventuellement de vendre des produits à l'extérieur du Québec vers le Canada et aux États-Unis. »
Mais en attendant, M. Désilets projette faire, cet hiver, un autre agrandissement par l'intérieur, qui permettra de tripler la capacité d'affinage. « On va faire l'acquisition d'une cellule de refroidissement qui permettra d'assurer une plus grande acuité des produits. Ce qu'on veut, c'est de plus grandes émotions gustatives aux consommateurs, ce qui est la mission première de l'entreprise », d'exprimer avec enthousiasme le jeune entrepreneur.
Présentement, Charcuterie Scotstown offre entre autres une variété de saucissons secs, cuits et saucisses fraîches. On y retrouve également différentes gammes de jambon, blanc, fumé, aux herbes et cuit de type prosciutto, des pâtés et rillettes, des rosettes, de la pancetta, du capicollo, du pemmican de bœuf, du smoke meat et beaucoup plus à découvrir sur place. Comme si ce n'était pas suffisant, M. Désilets songe à développer d'autres produits. « En 2016, on aimerait développer une gamme de produits sans nitrite en partenariat avec l'ITA (Institut de technologie agroalimentaire) de Saint-Hyacinthe. » L'avenir de Charcuterie Scotstown semble entre de bonnes mains. Pierre-Jean mentionne que tout repose sur une bonne équipe et avoue bénéficier de la vaste expérience de son père, une trentaine d'années dans la charcuterie. Le commerce regroupant l'épicerie et la charcuterie procure du travail à une dizaine de personnes dont sept affectées à la charcuterie. Tout laisse croire que l'avenir semble prometteur pour cette entreprise familiale de Scotstown.