Maintenant que les travailleurs de l'usine Cascades East Angus ont convenu à 86 % d'accepter le plan de relance proposé par un groupe d'investisseurs privés auquel se joindraient le gouvernement du Québec et le fonds d'action CSN, il reste à ficeler le tout.
« Nous on a voté sur des principes. Il n'y a pas de textes clairs. On a des textes oui, mais des grandes lignes. Les prochains mois serviront à attacher tout ensemble et ficeler la convention », d'exprimer Éric Huppé, président du Syndicat des travailleurs des pâtes et papiers. Satisfait que le résultat du vote permette aux employés de conserver leur emploi, M. Huppé se montrait à la fois déçu pour les anciens travailleurs de perdre le régime de retraite à prestations déterminées contre un REER collectif. « On va essayer de négocier avec Cascades pour qu'il reconnaisse la vie de travail des anciens travailleurs », d'exprimer M. Huppé.
Outre ce gros morceau cédé aux propriétaires potentiels, « il y a plein de petites affaires dans la convention », d'ajouter le président du syndicat. « C'est un peu un chèque en blanc qu'on a demandé. » Interrogé à savoir si le syndicat allait poursuivre les démarches pour créer une coopérative de travailleurs, M. Huppé mentionne « la coop n'est pas encore vivante, mais c'est pas certain qu'on va la finaliser. »
Quoi qu'il en soit, le président du Syndicat des travailleurs des pâtes et papiers croit que les employés n'avaient d'autre alternative que d'accepter le plan de relance proposé. Il mentionne que le groupe d'investisseurs projetterait investir quelque 21 millions $. De ce montant, 7 millions $ seraient consacrés à moderniser les équipements, 3 millions $ pour les infrastructures, 2 à 3 autres millions $ pour la santé et sécurité et 6 millions $ pour le fonds de roulement. M. Huppé admet que cette volonté d'investir est rassurante, mais ajoute « on n'est jamais sûr qu'on est sauvé. C'est de la business. » Rappelons que Cascades a déjà signifié qu'elle avait l'intention de laisser l'entreprise libre de dettes.
Le maire de East Angus, Robert Roy, est évidemment satisfait du résultat du vote. « Je suis content pour les travailleurs, ils conservent leur emploi. » Interrogé à savoir si la municipalité pouvait ou avait apporté une aide quelconque au dossier, le maire mentionne « on ne peut aider financièrement l'entreprise. Ce que je fais, je donne de mon temps pour aider à trouver de l'information et du support. » Bernard Ricard, directeur adjoint au CLD, mentionne que l'organisme de développement offre son aide au groupe d'investisseurs au niveau de toutes les études préliminaires.