Est-ce une confiance aveugle envers les décideurs en matière de sécurité incendie ou un désintéressement total ? Quoi qu'il en soit, aucun citoyen n'a assisté à la consultation publique, convoquée par la MRC du Haut-Saint-François, concernant la version révisée 2015 du schéma de couverture de risques qui sera mis en vigueur partout sur le territoire, en début d'année 2016.
Le consultant, Michel Richer ne s'est pas formalisé de la situation, laissant entendre que ce phénomène se produisait un peu partout en province, mais que la consultation faisait partie des étapes à franchir. Il a tout de même effectué la présentation devant une poignée de maires présents. L'ensemble des élus était déjà au fait du contenu du document qui sera adopté puis acheminé au ministère de la Sécurité publique pour approbation.
Le processus de révision s'est amorcé en juin 2014 avec une série d'interventions comme des rencontres avec les élus, avec les directeurs incendie. À cela s'ajoute une tournée de cueillette d'information auprès des municipalités, l'envoi de document et validation auprès des directeurs incendie, élus et les directions générales. Outre la correction du document, les membres du comité ont effectué une tournée d'information du contenu du schéma après rédaction pour terminer le tout avec la consultation publique.
La nouvelle version du schéma vise entre autres à se donner des outils de gestion pour les services d'incendie dans la desserte pour la protection des citoyens, d'expliquer M. Richer. Pour y arriver, on entend corriger, réaliser les éléments non complétés de la première version et standardiser la force de frappe sur l'ensemble du territoire.
Parmi les faits saillants relevés de la première version, on a remarqué entre autres un retard marqué au niveau des inspections, visites préventives et rédaction des plans d'intervention. On a aussi constaté que le déploiement des ressources était ambitieux et peu réaliste. Par contre, on souligne que la formation des pompiers et officiers était conforme aux normes sauf à quelques exceptions. On a noté également que le recrutement des pompiers était difficile dans certains services. Toutefois, on compte près de 200 pompiers sur l'ensemble du territoire du Haut-Saint-François. D'autre part, bien qu'on relève une présence d'ententes d'entraide, d'aide mutuelle pour certaines municipalités, on en dénombre très peu au niveau des appels automatiques (multicasernes).
Un des points saillants de la nouvelle version semble sans contredit l'appel multiservice. Cette façon de faire implique qu'un appel sera transmis simultanément dans trois municipalités. Des ententes d'aide mutuelle à l'appel initial pour les interventions devront se faire dans ce sens, laisse entendre M. Richer. D'autres actions au nombre de 49 imputables aux municipalités ou à la MRC devront être réalisées au cours des cinq prochaines années.
L'application de la première version a suscité des grincements de dents de la part de certaines municipalités qui y voyaient des investissements majeurs. La seconde version sera beaucoup moins coûteuse, car les investissements en camions, équipements et formations ont été faits, d'exprimer la présidente du comité pour la MRC et mairesse d'Ascot Corner, Nathalie Bresse. Aux dires de M. Richer, le schéma de couverture de risques 2015 semble beaucoup plus réaliste que le précédent qui se voulait un peu trop ambitieux « on avait mis la barre haute. » Toutefois, le défi pour les prochains mois sera la coordination pour l'application du nouveau schéma de couverture de risques. Mentionnons que la mise en œuvre du schéma procure une certaine immunité aux municipalités contre des poursuites éventuelles.