Les astres semblent être en voie de s'aligner pour l'obtention de la désignation de l'aéroport de Sherbrooke et la mise en place d'une ligne commerciale. Si tout va bien, les choses devraient se concrétiser prochainement et le directeur de la Corporation de développement de l'aéroport de Sherbrooke, Jean-François Ouellet, croit réaliste d'établir une liaison aérienne pour 2016.
Les contacts avec les représentants de l'Administration canadienne de la sûreté du transport aérien (ACSTA), leur récente visite, en décembre dernier, pour constater de visu les installations à l'aéroport de Sherbrooke font monter le niveau de confiance. « Des modifications ont été faites à l'autre partie, en 2015, qui deviendra un jour la zone stérile. Ils ont vu qu'on est prêt à recevoir l'équipement. Il ne manque pas grand-chose. On aura besoin d'une très petite période de temps pour faire des modifications. Côté infrastructures, on est relativement prêt », d'exprimer M. Ouellet. La corporation a investi plus de 300 000 $ en 2015 pour améliorer les infrastructures, le tarmac et autres.
M. Ouellet précise « il faut deux choses pour obtenir la désignation: il faut signer une entente avec l'ACSTA sur le modèle d'affaires et il faut que nos installations soient conformes. Où ça devient plus difficile, c'est que ça dépend de nos négociations avec l'ACSTA et de leur capacité à livrer un modèle d'affaires. Il est difficile de signer une entente avec des compagnies aériennes tant que nous n'avons pas le modèle d'affaires. » Le défi est de trouver le coût le plus bas possible puisqu'une partie de la facture sera refilée aux futurs voyageurs.
La désignation éventuelle de l'aéroport de Sherbrooke fait en sorte qu'elle devra payer l'équipement de l'ACSTA, comme scanneur à bagages, détecteurs de métal, la formation, le soutien, les mises à niveau des installations, les obligations réglementaires et autres. Le coût annuel d'exploitation se situerait entre 500 000 $ et 2 M$. On attend de connaître les coûts que déterminera l'ACSTA pour définir le modèle d'affaires. Précisons qu'il s'agira d'un type de recouvrement de coût. Même si on est présentement dans l'incertitude quant aux frais d'exploitation, M. Ouellet demeure confiant qu'une entente raisonnable pourra se conclure avec l'ACSTA. « Il faudrait que les coûts soient faramineux pour ça ne fonctionne pas. J'ai confiance qu'on va se rejoindre. » M. Ouellet croit que Transports Canada ne se serait pas investi dans le processus s'il n'avait pas l'intention d'en arriver à une entente.
D'autre part, le directeur de la corporation mentionne s'être rendu à Kingston en Ontario, une ville comparable à Sherbrooke, pour y constater l'impact de l'aéroport sur la région. Il estime que rien n'empêche la région de faire pareil avec des retombées plus qu'intéressantes.
Liaisons aériennes L'attente de la désignation pour l'aéroport n'empêche pas les intervenants de magasiner les compagnies aériennes. « Paralèllement à cette négociation avec Transports Canada, on entretient une relation avec des compagnies aériennes parce que quand le moment viendra, on veut être assez avancé pour pouvoir arriver à une entente rapidement. » M. Ouellet demeure discret sur l'identité des compagnies se limitant à dire que les discussions se font entre trois et cinq. Il en est de même quant à savoir la destination, la fréquence des vols, le nombre de passagers et autres. « On évalue tous les scénarios, le nombre de places, les avions disponibles, le nombre de vols par jour avec les options de liaisons. On veut trouver un modèle d'affaires qui permet de toucher les clientèles affaires et de loisirs. » La volonté serait de mettre en connexion Sherbrooke vers d'autres aéroports. Les intervenants souhaiteraient conclure avec une seule compagnie aérienne pour commencer.
En attendant, on continue de se préparer. D'autres investissements sont prévus en cours d'année comme de préparer la salle d'attente pour les départs, d'aménager la tour de contrôle pour y installer les préposés à l'aéroport, faire une salle multifonctionnelle qui servira éventuellement de centre de coordination d'urgence et des bureaux administratifs. Quant au restaurant, il devrait rouvrir ses portes au printemps. Par ailleurs, mentionnons que l'espace pour les hangars s'est agrandi de 13 terrains additionnels en 2015. De ce nombre, trois hangars sont déjà construits alors que les autres espaces sont presque tous réservés, de laisser entendre M. Ouellet.