Le président de la Fédération indépendante des syndicats
autonomes (FISA), M. Réal Pleau, ne mâche pas ses mots en ce qui
concerne la situation à la ville d'East Angus. Dans une déclaration
sans dentelle, il a exprimé son ras-le-bol concernant l'attitude
de la mairesse, Lyne Boulanger, face au directeur général (DG) de
la ville, David Fournier.
« La tolérance de la mairesse
envers son directeur général a assez duré », a lancé M. Pleau.
Il a souligné qu'il ne s'agissait pas de faits récents, mais
d'une situation qui perdure depuis plusieurs années. Dès 2018,
une firme externe mandatée par le conseil municipal avait déjà
pointé du doigt le DG et ses comportements problématiques,
soulignant leur lien direct avec le mauvais climat de travail qui
règne à la ville. Pourtant, malgré cette mise en lumière, le DG a
continué à agir sans entrave, avec le soutien de la mairesse.
Le
climat tendu à la ville d'East Angus s'est intensifié au fil du
temps, avec de nombreuses dénonciations, dont une enquête de
l'UPAC, des plaintes d'incivilités à l'interne, ainsi que des
réclamations à la CNESST. Les départs massifs d'employés et de
cadres démontrent la gravité de la situation. En réponse à ces
tensions, le conseil municipal a de nouveau fait appel à une firme
externe, RCGT, en 2024, pour une enquête sur le climat de travail.
Mais là encore, les promesses de la mairesse sont restées en deçà
des attentes.
Alors que la mairesse avait promis de
remettre une copie du rapport à la population et au Syndicat, elle
s'est limitée à une présentation verbale des recommandations,
qui se sont avérées similaires à celles de 2018 : des problèmes
de gestion des ressources humaines et un climat de travail dégradé,
toujours directement imputables au DG. Et pourtant, malgré ces
conclusions, la mairesse et le conseil municipal ont maintenu leur
soutien à David Fournier, malgré les engagements précédents de ne
pas le réintégrer après son congé de maladie.
Mais le
dossier ne s'arrête pas là. M. Pleau a révélé que la CNESST
avait récemment confirmé deux dossiers de lésions professionnelles
liées au harcèlement psychologique, dirigé par le DG, envers des
employés syndiqués. Un troisième dossier est également à
l'étude, impliquant encore une fois du harcèlement envers un
cadre. De plus, de nouveaux griefs ont été déposés pour violation
de la convention collective par le DG.
Le président de la
FISA exprime son étonnement face à l'inaction de la Ville. Il a
aussi précisé que, face à la gravité des plaintes, des rapports
externes et du taux de départs élevé pour une municipalité de
cette taille, la FISA envisage de déposer une demande auprès de la
Commission municipale du Québec pour mettre la ville en
tutelle.