Vous souvenez-vous de l'époque où la Wellington Sud était animée jusqu'aux petites heures du matin. L'époque où des milliers de jeunes adultes envahissaient ce secteur de la ville pour rencontrer, danser et faire la fête. Du temps, où pour retracer un garçon ou une fille qui t'était tombé dans l'œil, il fallait se promener entre le Wellpub, le Ronnie, les Marches du Palais ou tout autre endroit branché en espérant qu'il ou elle s'y pointe au cours de la soirée?
On a vraiment l'impression que cette époque est révolue. Aujourd'hui, la Wellington Sud semble dépressive, elle a peine à renaître de ses cendres et l'espérance de vie d'une discothèque s'apparente à la durée d'une relation issue d'Occupation Double.
Qu'advient-il de la faune nocturne à Sherbrooke? Les bars sont-ils aussi délaissés qu'on le pense ? Est-ce qu'il y a réellement moins d'endroits pour faire la fête? Que font les jeunes, de 18 à 25 ans pour socialiser? Nos préoccupations quant à la popularité des bars et discothèques sont-elles fondées ou est-ce que notre nostalgie biaise notre jugement?
Des chiffres qui parlent
Selon les données de la Régie des alcools des courses et des jeux (RACJ), le nombre d'établissements ayant un permis actif de type «-bar, brasserie ou taverne » est demeurée à peu près stable en Estrie au cours des cinq dernières années. En effet, on en dénombrait 339 en 2010, 327 en 2011, 333 en 2012, 330 en 2013 et 322 jusqu'à maintenant, en 2014.
Selon Renaud Poulin, directeur général de la Corporation des propriétaires de bars, brasseries et tavernes du Québec, « ce qu'on observe à peu près partout au Québec, c'est que l'achalandage demeure sensiblement le même, mais les gens consomment différemment. Les lois relatives à la conduite avec les facultés affaiblies sont devenues plus sévères, et il y a eu une sensibilisation et une éducation des consommateurs. C'est certain qu'avec « Tolérance zéro » pour les jeunes de 18 à 21 ans, on a assisté à la fermeture de quelques établissements. Les jeunes ont changé leurs habitudes et organisent plutôt des partys privés. On assiste aussi à un autre phénomène : avec le développement des nouvelles technologies, la popularité des télévisions haute définition, les gens se réunissent à la maison pour visionner un événement sportif et consomment chez eux.
Nous sommes allés à la rencontre des jeunes de cette nouvelle génération fantôme, actifs sur les réseaux, mais que l'on voit de moins en moins afin de savoir ce qui les branchait.
Crédit photo : Facebook