Quand on devient parent, on n'a pas à se casser la tête. Lorsque la cigogne géante vient livrer le bébé, elle dépose aussi un livre magique sur lequel on peut lire Mode d'emploi, avec le nom du bébé. Merveilleux!
Méchante bonne blague inspirée de ma vieille poupée Bout d'chou qui venait, dans le temps, avec son certificat de naissance et un nom à coucher dehors. La réalité, c'est que les meilleures façons de faire, on ne les connaît pas toujours et chaque enfant est différent! Si on vous bombarde d'informations, de conseils, de moi-dans-mon-temps, essayer de mettre ces mille et une voix sur «mute» et écouter VOTRE intuition.
Les parents ont un septième sens. Ils savent. Lorsqu'ils écoutent attentivement leur petite voix, ils entendent la bonne indication. Et savez-vous quoi? On est plus en 1970! Les choses ont évolué. Oui il y a l'intuition, mais il y a aussi la science!
Dans les 15 dernières années, des recherches ont été effectuées sur le cerveau des enfants et les résultats démontrent qu'il faut repenser leur éducation pour leur offrir encore plus de gestes et de paroles calmes et douces. En un mot : bienveillance. C'est prouvé que l'agressivité et la violence laissent des traces à très long terme.
Par exemple avec le fameux 5-10-15. La méthode propose de laisser bébé pleurer pendant cinq minutes, puis aller le réconforter. Le laisser à lui-même 10 minutes en pleine crise de larmes. Le rassurer. Et y retourner après 15 longues minutes! Misère... Selon la pédiatre renommée Catherine Gueguen, laisser pleurer un enfant peut endommager son cerveau, rien de moins.
J'entends des parents dire : «Oui mais ça marche! Il dort et ne m'appelle plus!». Effectivement, cette méthode fait que bébé s'endort parce qu'il est complétement épuisé et découragé! Et non il ne vous réclame plus parce qu'il a enregistré que même s'il s'exprime, on ne l'écoutera pas. Et une partie de lui va s'éteindre et cesser de s'épanouir. Tout ça, à cause d'un mauvais développement de sa gestion d'émotions. Quand bébé pleure, il partage ses états d'âme. Ça peut être du stress, de l'angoisse ou tout simplement un besoin de se nettoyer des énergies de la journée. Lorsqu'on prend le temps de consoler bébé, on participe à la maturation de son cerveau.
Madame Gueguen explique : «On sait que le cerveau est beaucoup plus vulnérable et fragile que ce que l'on pensait. Et que les deux premières années de la vie d'un enfant, il est aussi malléable. Tout ce que l'on vit s'imprime très profondément dans le cerveau du bébé. Tout ce que l'on dit, tout ce que l'on fait est important.»
Jusqu'à trois ans, l'enfant ne sait pas gérer ses émotions. Quand il est fâché, il est très fâché! Quand il est triste, il plonge dans une mer de pleurs d'une façon complètement involontaire. «Son cerveau émotionnel et archaïque domine pendant la petite enfance. Donc l'enfant est dominé par ses émotions.» Et si papa ou maman ne le console pas, le cerveau de l'enfant se met à secréter des molécules de stress toxiques, ce qui empêche le développement normal du cerveau.
Dans son livre Une enfance heureuse, la populaire pédiatre révèle que les bébés ne savent pas faire face au stress. Que la seule façon de les aider est de les apaiser. Des centaines de recherches sur le cerveau, et ce, à travers le monde entier, ont prouvé que l'éducation punitive et l'humiliation, ne faisaient pas progresser l'enfant. Au contraire, dans ce contexte, en vieillissant l'enfant ne devient pas empathique. Il devient parfois anxieux, déprimé, agressif. Une fois adulte, il peut devenir dépendant à l'alcool, aux drogues et vouloir fuir sa réalité.
Qu'est-ce qui fait évoluer le cerveau de l'enfant, plus précisément le cortex préfrontal? C'est la bienveillance, l'écoute. En soutenant et en encourageant notre enfant, en identifiant et en nommant ses émotions avec lui. Lorsqu'on est empathique avec notre enfant, ça permet aux circuits cérébraux de se développer et tranquillement, l'enfant pourra gérer ses émotions.
Grâce aux neurosciences, on comprend pourquoi, entre un an et 18 mois, certains enfants mordent, tapent ou attaquent. Encore une fois, il est dominé par son cerveau archaïque, et il ne se sent tout simplement pas en sécurité.
Pour madame Gueguen : «Le punir, lui dire qu'il est méchant c'est de la maltraitance émotionnelle, toutes les paroles dévalorisantes, la critique, la honte, le rejet, l'isolation ... c'est trop fréquent tant chez les professionnels que chez les parents d'ailleurs.»
Il faut donc accueillir l'enfant avec ce qu'il vit, sans le juger et sans rien prendre personnel puisqu'il n'a pas conscience de ses réactions. Un enfant a besoin de temps, de patience, de compréhension et d'amour! Et c'est la science qui le dit! Bienvenue en 2017!
*Pour une enfance heureuse et Vivre heureux avec son enfant de Catherine Gueguen sont publiés chez Robert Laffont.