La tornade s'attaque à la seule armoire qui n'est pas barrée. Et c'est le lancer du bol orange! Au tour du chaudron rouge de faire un vol plané, de l'essoreuse à salade, suivi de la passoire! Pendant ce temps au salon, les jouets tapissent le plancher et malgré ses ravages, la tornade ne semble pas encore satisfaite! Patience maman... patience!
On joue, on éduque, on dit non, on dit oui et on lâche prise. Mais dès fois, on a envie de craquer! Juste se sauver des cris aigus de bébé, ceux qui te font vieillir le tympan de dix ans d'une « shot»! Imagine, tu viens de changer ta troisième couche aux odeurs qui fait fondre le poil de nez. Ton bébé est en feu (c'est le cas de le dire!), il veut mille fois plus d'attention que d'habitude, et te laisse à peine manger. Et pour finir, il asperge ton chandail et ton toupet de patate douce!
Oh! Toi qui avais réussi à prendre ta douche-éclair-zéro-relaxante, sous l'eau, et sous les pleurs de ta progéniture. (Il ne voulait pas jouer seul, cinq minutes, dans sa bassinette, cette fois-là). Au y'able ton «semi-look» qui te permettait de te sentir un peu femme, pas juste une maman. Et c'est là, avec l'œil droit qui sautille et la lèvre inférieure tremblotante, que toi pis ton allure de girafe en détresse avez le goût d'éclater. Découragement. Impuissance. Une petite crise de bacon avec ça?
Mettre les chances de son côté
Un ami, papa de deux enfants, m'avait déjà dit un jour: «Un enfant, ça vient chercher le meilleur en toi, mais aussi le pire! Quand tu sens que tu as le goût de craquer, vas prendre une couple de respirations dehors, pis reviens!». Pff! Rien là! Je vais faire comme dans Harry Potter, fabriquer une fiole de «patience», avec des ingrédients visqueux. J'en boirai en cas d'urgence! Mais la vie, ce n'est pas toujours magique!
Il faut apprendre à se centrer et à garder son calme, même dans les pires moments. Pour avoir, quelques fois, haussé la voix et sorti mes gros yeux de sorcière, je confirme que ça n'arrange pas la situation. Bébé a besoin d'encadrement, mais pas d'augmenter son insécurité. Avec un ton doux, crédible, mais ferme, on est toujours gagnant. J'ai lu plusieurs livres sur l'éducation et le meilleur résumé que j'ai trouvé c'est : «Un bon parent donne tout simplement le bon exemple». La preuve, c'est que mon mini-moi imite tout ce que je fais.
Donc, il faut mettre les chances de son côté. Avoir une vie équilibrée et oser demander de l'aide. Se garder un peu de temps pour soi, en allant porter bébé chez Mamie et Papi, une fois par semaine. Se reposer avec lui dans la journée, en fermant les yeux sur le ménage! Bien manger et éviter l'alcool lorsqu'on est très fatiguée. Être parent, c'est exigeant! Après plusieurs mois sans alcool, j'ai pris quelques verres dans le temps des fêtes, et je constate que j'avais la patience d'un dix sous le lendemain.
Idéalement, allez marcher! Changez d'air! Et si c'est dans vos gènes la petite mèche courte, faites comme moi, allez consulter pour vous défaire du passé. Allez rencontrer votre enfant intérieur! C'est la clef! Vous devez être en harmonie avec cette partie de vous-même d'abord. Lorsque ma super psy m'a fait rencontrer ma petite Valérie, j'ai découvert que je ressentais beaucoup de colère envers elle. On est tellement sévère envers soi. On réussit à s'en vouloir et à se sentir coupable, même si c'est quelqu'un d'autre qui nous a blessés.
Lorsque j'ai nettoyé ces émotions et que j'ai appris à m'aimer pour vrai, j'ai tout de suite vu des changements dans ma vie! Vous avez beau mettre le paquet dans votre apparence, vos activités, votre travail, mais l'amour ça commence de l'intérieur. L'important, c'est de ne pas faire de la projection sur votre enfant. Être parent est si merveilleux quand on se responsabilise. Donner le bon exemple, ça commence par «Maman a besoin de s'aimer plus, pour t'aimer encore mieux».