Après sept (7) ans d'études, de travaux préparatoires, d'audiences publiques et de mobilisation citoyenne, les travaux de retrait des herbiers aquatiques par succion dans le lac Trois-Lacs des MRC des Sources et d'Arthabaska ont débuté le 19 septembre et se poursuivront jusqu'au 12 novembre.
Ces travaux de 1 905 000$, qui constituent une première au Québec, sont possibles grâce au soutien financier de différents partenaires. Ainsi, depuis 2006, un programme de taxation volontaire a permis d'amasser 570 000 $. Le gouvernement du Québec y injecte également 90 000 $ de Fonds de développement du ministère des Affaires municipales, des Régions et de l'Occupation du territoire. « Ce projet s'inscrit dans un vaste plan de restauration du bassin versant du plan d'eau. Bien que plusieurs actions aient été menées pour réduire les apports de sédiments vers le lac et que plusieurs autres seront réalisées dans les années qui viennent, le contrôle des diverses sources d'érosion dans un bassin de plus de 500 km2 demande une concertation de tous les intervenants du milieu et des efforts sur plusieurs années, voire même des décennies. Pour éviter que le lac continue de se dégrader et n'atteigne un stade trop avancé, des actions curatives directement dans le plan d'eau sont également nécessaires. Nous croyons que ce projet aura des impacts positifs significatifs sur la navigation et la baignade ainsi que sur la pratique de la pêche sportive, tous des activités récréotouristiques d'importance pour la région », a mentionné M. Yvon Vallières, député du comté de Richmond, ministre des Affaires intergouvernementales canadiennes et de la Francophonie canadienne ainsi que ministre responsable de la Réforme des institutions démocratiques et de l'Accès à l'information.
En effet, le retrait des sédiments par succion est la méthode qui perturbera le moins l'écosystème global du lac. Le projet expérimental de trois (3) ans, tel que déposé en janvier 2009 au ministère du Développement durable, de l'Environnement et des Parcs et entendu en audiences publiques, touche environ 14 % de la zone littorale (riveraine), soit moins de 7 % (164 455 m2) de la superficie totale du lac.
«Les travaux de construction du bassin de sédiments du côté de Saint-Rémi-de-Tingwick ont débuté en août dernier. Quant aux travaux de dragage de l'an 1, ils débutent aujourd'hui dans le secteur de la pointe Nord-Ouest. Quant aux autres secteurs, ils seront dragués en 2012 et en 2013, toujours de septembre à novembre. L'expérimentation se fait sur différents secteurs qui présentent des contextes différents. L'expérience vécue et le programme de suivi environnemental permettront de mieux apprécier les résultats attendus et d'évaluer la possibilité de poursuivre les travaux dans les années à venir, d'où l'importance d'y aller par étapes», a mentionné M. Hugues Grimard, président de la Régie intermunicipale de restauration et de préservation des Trois-Lacs, préfet de la MRC des Sources et maire de Ville d'Asbestos.
Finançant le projet à hauteur de 100 000 $, la Conférence régionale des élus (CRÉ) de l'Estrie voit dans ce projet une expertise qui pourrait être transférable à d'autres plans d'eau de la région de l'Estrie. «Cela fait près de 30 ans que les gens travaillent à diminuer l'eutrophisation de leur lac. Il est certain que ce projet entraînera des retombées régionales positives. De plus, le coté novateur et expérimental du projet sera bénéfique à l'avancement des connaissances et au développement d'expertises pour l'ensemble du Québec», croit M. Maurice Bernier, président de la CRÉ de l'Estrie.
De son côté, la CRÉ du Centre du Québec a accepté d'y investir 40 000 $, notamment pour souligner une autre première au Québec, soit la création, en 2007, d'une régie réunissant quatre (4) municipalités au sein de deux (2) MRC, avec un objectif commun, soit : la préservation d'un plan d'eau. La Régie travaille en collaboration avec le ministère du Développement durable, de l'Environnement et des Parcs ainsi qu'avec Copernic (Corporation pour la promotion de l'environnement de la rivière Nicolet) afin de trouver des solutions pour la préservation et la restauration de ce plan d'eau et de son bassin versant.
Le projet bénéficie aussi d'une aide de 75 000 $ provenant de la Caisse Desjardins des Métaux blancs. «C'était important pour nous de participer à ce projet, notamment parce en terme d'acceptabilité sociale, la population de la région a clairement manifesté son désir de voir un projet de réduction des herbiers aquatiques se réaliser, à tel point que les citoyens riverains paient depuis 2006 une taxe de secteur afin de voir ce projet se concrétiser le plus rapidement possible. Les retombées seront positives d'un point de vue environnemental, mais également social et économique. Ainsi, les impacts positifs se feront rapidement sentir, notamment au Camp Musical d'Asbestos, aux campings l'Oiseau bleu et la Villa du campeur et au Club de chasse et pêche Larochelle qui sont les principaux équipements récréotouristiques du secteur accueillant des visiteurs de l'extérieur», a ajouté M. François Désautels, directeur général de la Caisse Desjardins des Métaux blancs.
La Caisse Desjardins des Bois-Francs a aussi injecté un 15 000 $ dans le projet, alors que la MRC des Sources y a injecté un montant de 77 000 $ de son Pacte rural - volet supralocal.
Et pour compléter le financement du projet, des demandes ont été effectuées auprès de la Fédération canadienne des municipalités (350 000 $), du Fonds de l'environnement Shell Canada (25 000 $), de Pêches et Océans Canada (10 000 $), de la Mutuelle des municipalités du Québec (10 000 $), et une campagne auprès de différentes entreprises devrait permettre de recueillir 50 000 $. Notons aussi que le support technique pour le suivi et la gestion des travaux totalisent 305 000 $.
Rappelons que la technique retenue pour le retrait des sédiments consiste à succionner la couche de sédiments qui repose sur le sable. Ces sédiments seront pompés à l'aide d'un godet-pompe de type amphibie puis acheminés par des conduites (tuyaux) vers des bassins de décantation. Ces bassins vont permettre la décantation (le dépôt) des matières en suspension avant que l'eau ne soit retournée vers le lac. Finalement, les sédiments asséchés et décantés pourront demeurer dans les bassins de décantation ou encore être valorisés. Quant aux sédiments pompés, ils sont exempts de toute contamination. Les travaux seront toujours exécutés en début d'automne afin de minimiser les perturbations tant sur la fraie des poissons que sur les activités humaines. Lors des travaux de pompage des sédiments, un rideau permettra de restreindre les matières en suspension dans l'aire de travail.
Source : Jacynthe Bourget, agente de communication, MRC des Sources