C'est avec fierté que les membres du comité sur la conciliation études-travail de la MRC du Val-Saint-François ont présenté leur stratégie visant à sensibiliser la population et les employeurs aux bienfaits de concilier de façon efficace les études et le travail.
À l'instar du reste de l'Estrie, la MRC du Val-Saint-François présente un bilan alarmant quant au taux d'obtention d'un premier diplôme. M. Claude Boucher, préfet de la MRC, appelle à la mobilisation car « le problème du décrochage scolaire, c'est l'affaire de tous : l'école, les parents et aussi la communauté. La prospérité collective dépend de notre engagement envers la réussite de nos jeunes. C'est un problème grave qui affecte directement la vitalité économique et sociale de notre région, » plus précisément dans le Val‑Saint-François :
-En 2006-2007, 64 jeunes, soit trois sur dix, ont quitté l'école sans diplôme.
-Parmi la population des 25 ans et plus, une personne sur quatre n'a pas de diplôme d'études secondaires.
-Un décrocheur potentiel sur six invoque l'emploi comme motif pour interrompre ses études.
M. Christian Provencher, directeur général de la Commission scolaire des Sommets, et M. Michael Murray, président de la Eastern Townships School Board, mentionnent que les problèmes liés au décrochage scolaire sont multiples et que la conciliation études‑travail est un bon moyen de prévenir le taux d'abandon. D'ailleurs, le plan de Mme Michelle Courchesne, ministre de l'Éducation, du Loisir et du Sport, cible la conciliation études‑travail parmi dix causes successibles d'améliorer le taux de réussite scolaire.
M. Serge Dion, directeur de l'école secondaire Le Tournesol et membre du comité régional de conciliation études-travail mentionne que : « l'appât du gain entraîne nos jeunes hors de l'école. Je vois chaque année des élèves qui travaillent plus de 20 heures par semaine ou qui se font embaucher pendant un stage en entreprise. Ils se retrouvent ensuite sans diplôme, à occuper des postes au salaire minimum ».
Une stratégie misant sur les employeurs
Durant les 12 prochains mois, une opération charme sera déployée pour sensibiliser les employeurs et leur faire signer une entente de conciliation études-travail. Les entreprises adhérant à ces ententes se verront offrir des avantages intéressants et bénéficieront d'une visibilité médiatique. Le comité de travail bénéficie déjà de trois ambassadeurs, soit Mme Isabelle Caron, copropriétaire du Dépanneur J-H Martin et fils de Racine, M. Marcel Couture de la Quincaillerie Gabriel Couture et fils de Richmond et M. Hugo Brunelle, propriétaire du Métro Brunelle de Windsor.
Ces entreprises connaissent déjà un succès notable quant à la fidélité et à la productivité des employés en adoptant les principes du projet :
-Respecter les normes québécoises en matière d'embauche et de fréquentation scolaire.
-Allouer aux étudiants-employés un horaire de travail favorisant leur réussite éducative, idéalement entre 10 et 15 heures/semaine, pour un maximum de 20 heures.
-Prévoir un horaire de travail adapté et plus particulièrement lors de la période d'examens, de travaux ou de congé.
-Valoriser la poursuite des études et l'obtention d'un premier diplôme d'études.
Source : Éric Bourgault, agent de développement rural, CLD de la MRC du Val-Saint-François