Commerçant et député, Marcus Child a vécu de 1793 à 1859. On oublie souvent que la ‘Child', ainsi que la grande majorité de nos rues, cache une histoire, notre histoire.
Les fêtes du 150e anniversaire de la Ville de Coaticook se veulent sans contredit un heureux prétexte pour célébrer notre passé et préparer notre avenir en affichant cette histoire sur chaque plaque de rue. Une initiative qui réjouit la présidente de la Société d'histoire de Coaticook, Carmen Michaud, laquelle porte aussi depuis un an le chapeau de présidente du Comité de toponymie de la Ville de Coaticook.
Dire beaucoup en peu de mots
Malgré sa limite de 65 caractères, chaque microbiographie fait l'objet de nombreuses heures de recherche, lesquelles sont suivies d'un exercice de haute voltige de rédaction. Il y a tant à dire en si peu d'espace! Un travail gigantesque entièrement assumé par les bénévoles passionnés et dévoués de la Société d'histoire. Les premiers résultats de ce travail devraient apparaître au centre-ville pour s'étendre vers l'extérieur. Quant aux noms de rues issus de la botanique, notamment les fleurs et les arbres, le Comité poursuit sa réflexion et pourrait, suivant l'exemple de Sherbrooke, afficher un brin d'information, mais cela reste à confirmer.
De plus, suivant la fusion avec les municipalités de Barford et Barnston, le Comité de toponymie en profitera pour apporter certains correctifs. « Suivant la fusion on a noté des dédoublements de noms de rue et certains chemins changeaient de nom lorsqu'ils traversaient une nouvelle municipalité, explique Mme Michaud. L'objectif est non seulement de clarifier la signalisation, mais aussi d'assurer la sécurité des citoyens, que ce soit pour le service de police ou l'ambulance. »
Nommer les nouveaux nés
Un autre mandat du Comité de toponymie consiste à nommer les nouveaux bâtiments municipaux, parcs et, bien entendu, rues. On s'est aussi penché sur le nom des ponts, dont l'appellation passera, à titre d'exemple, de Pont de la rue Main à Pont Georges-Vaillancourt. Puis tant qu'à y être, est-ce que la rue Main se francisera en rue Principale? « Ce n'est pas dans nos priorités, assure Mme Michaud avec un sourire en coin. Il faut dire que cette rue est provinciale et qu'elle est normalisée. Il faut donc entreprendre des démarches importantes pour apporter une modification et je crois que nous avons amplement de travail pour le moment! »
Rappelons que la population est invitée à soumettre des suggestions de candidatures pour les noms de rues à venir en écrivant à la Société d'histoire à societehistoirecoaticook@hotmail.com ou en appelant au 819 849-1023.
Le défi : Archiver le passé photographique du Progrès de Coaticook
Saviez-vous que la Société d'histoire possède toutes les archives du Progrès de Coaticook depuis sa création en 1950, incluant une collection d'environ 23 000 photos? Un cadeau inestimable, mais insondable puisque les photos étaient simplement rangées dans des boîtes. « Pour chaque demande, nous passions des heures à faire des recherches. Il fallait donc trouver un moyen d'être plus efficace », explique Mme Michaud.
Ainsi, depuis le mois d'août dernier et grâce à une généreuse aide financière du Pacte rural de la MRC de Coaticook, M. Karl Bourassa, historien de formation, travaille à l'implantation d'un système d'archivage simple et convivial. « Mon mandat est de mettre en place un système accessible, et ce, tant au niveau de l'entrée des données que de l'utilisation, mais aussi qui permet d'éviter les erreurs et d'assurer la sauvegarde de la base de données. » Ainsi, après consultation auprès de l'archiviste Julie Roy de Bibliothèque et Archives nationales du Québec à Sherbrooke, son choix s'est arrêté sur un classement chronologique à partir de l'application Documents de Google. « Le formulaire est simple et permet de faire une recherche par mots-clés. De plus, les données sont sauvegardées automatiquement à l'extérieur, ce qui en assure la sécurité et la mise à jour. De plus, la Société d'histoire pourra éventuellement offrir la recherche en ligne. »
Entre temps et afin de maintenir sa nouvelle ressource en poste le plus longtemps possible, la Société d'histoire a déposé une demande d'aide financière à la Bibliothèque Nationale et Archives du Québec. On estime qu'il faudrait environ quatre ans pour archiver la collection de photos du Progrès, à laquelle s'ajoutent près de 3 000 photos issues de dons de la population. « Chaque don est précieusement conservé, affirme Mme Michaud. Notre préoccupation actuelle est de les mettre en valeur et je crois que nous nous dirigeons dans la bonne direction. »
Source : Édith Thibodeau, agente de développement culturel - Ville de Coaticook