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L'Association coopérative d'économie familiale de l'Estrie
(ACEF Estrie) met en garde la population contre certaines pratiques douteuses
entourant les subventions pour les travaux d'efficacité énergétique. Plusieurs
entreprises utilisent la sollicitation téléphonique et les réseaux sociaux pour
faire miroiter des aides financières qui, dans bien des cas, n'existent tout
simplement pas.
Des subventions
inexistantes ou détournées
« Des subventions existent en effet, mais on voit aussi
passer des publicités douteuses ou carrément mensongères », indique Sylvie
Bonin, coordonnatrice de l'ACEF Estrie. « Par exemple, on voit des publicités
mentionnant des subventions fédérales. Pourtant, le programme canadien pour des
maisons plus vertes est terminé ! On voit aussi passer des « subventions
régionales » ou des noms de subventions qui n'existent même pas ! On a vu de
nombreux cas dans le passé d'entreprises qui vendaient les produits tellement
chers que cela leur permettait d'inscrire au contrat une subvention-bidon
qu'elles autofinançaient à même leur prix de vente ! » S'indigne Mme Bonin.
De nombreuses publicités sur Facebook proposent de cliquer
pour connaître le montant des subventions disponibles. Toutefois, ce processus
mène souvent à un formulaire destiné à récolter les coordonnées des
consommateurs. « On vous appelle alors pour prendre rendez-vous et, une fois
chez vous, on fait de la vente sous pression. On a une dame dont les planchers
étaient froids au rez-de-chaussée et qui souhaitait isoler le plafond de sa
cave. Elle a rempli le formulaire sur Facebook. Rendu chez elle, le vendeur lui
a vendu une thermopompe, installée à l'étage, ce qui ne règle aucunement son
problème de planchers froids ! », illustre Mme Bonin.
Attention aux
démarches à suivre pour les vraies subventions
Pour éviter les mauvaises surprises, il est essentiel de
bien comprendre les conditions d'admissibilité aux programmes d'aide
financière. « Concernant les subventions réellement existantes, passer par ces
entreprises n'est pas nécessaire, et cela pourrait même vous empêcher d'obtenir
la subvention », prévient Sylvie Bonin. « Par exemple, les principales
subventions pour des travaux d'isolation passent par le programme RénoClimat.
Or, pour en bénéficier, il faut d'abord s'inscrire pour faire un test
d'infiltrométrie. Si les travaux ont été faits avant, vous n'aurez pas la
subvention. Il en va de même pour les prêts sans intérêt du gouvernement
canadien. » Concernant les subventions d'Hydro-Québec pour les thermopompes, il
faut aussi vérifier que l'appareil fait partie de la liste des équipements
admissibles.
Une sollicitation
interdite depuis novembre
Depuis novembre, la sollicitation pour des contrats de
thermopompes, d'isolation ou de décontamination est interdite. Malgré cela, des
résidents de la région signalent encore recevoir de nombreux appels de ce type.
« Malgré l'interdiction, des gens de la région nous ont signalé avoir reçu
récemment de fréquents appels téléphoniques d'entreprises œuvrant dans ces
secteurs d'activités », déplore Sylvie Bonin.
L'ACEF Estrie recommande aux citoyens de s'informer
eux-mêmes sur les subventions disponibles et de faire appel à des entreprises
locales pour obtenir des soumissions. « C'est souvent beaucoup moins cher que
les commerçants itinérants. Et le service après-vente est meilleur », conclut
la coordonnatrice.
Ressources utiles :
Hydro-Québec : LogisVert
Gouvernement du Québec : Transition énergétique Québec
Gouvernement du Canada : prêt canadien pour des maisons plus
vertes (prêt sans intérêt)
Source : Sylvie Bonin, coordonnatrice de l'ACEF Estrie