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Le chef de police Édouard Moreau et cinq policiers à un champ de tir, 195 Archives nationales à Sherbrooke, fonds Famille Phaneuf (P1005, D3, P88). Photo : Jean-Marie Donahue.

 

Ayant pour mission de veiller au maintien de l'ordre et de la moralité, les services de police ont évolué en même temps que les localités qu'ils desservent. À Sherbrooke, l'embauche d'un premier policier ne survient qu'à la fin du xixe siècle. Le premier policier, nommé Pierre Couture, est engagé le 20 décembre 1874 pour effectuer de la surveillance au centre-ville.

Au cours des sept décennies qui suivent, l'histoire de la police sherbrookoise est indissociable de celle du Service des incendies. Les hommes qui y travaillent sont responsables aussi bien d'assurer la sécurité publique que de contrôler et éteindre les incendies.

. À peine fondé, le jeune Service de police doit s'adapter afin de faire face à la forte croissance démographique que connaît la ville de Sherbrooke et aux innovations technologiques qui marquent la société de l'époque.

 

Le chef de police Édouard Moreau

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Description générée automatiquementÉdouard Moreau, chef de la police de la ville de Sherbrooke, assis à son bureau, 195 Archives nationales à Sherbrooke, fonds Famille Phaneuf (P1005, D3, P117). Photo : Jean-Marie Donahue.

 

Né en 1910 à Sherbrooke, Édouard Moreau étudie à l'école primaire Saint-Jean-Baptiste, puis au collège de Beauceville. Il travaille dans l'industrie du textile avant d'être engagé comme policier en 1938. Il ne tarde pas à se démarquer et est rapidement promu aux rangs de caporal (1941) puis de sergent (1942). À la demande de l'ancien directeur du Service d'incendie et de police, Percy W. Donahue, il est envoyé aux États-Unis afin de parfaire sa formation. À son retour, il est nommé lieutenant (1943). Il devient ensuite le directeur du Service de police nouvellement créé, en 1944. À titre de chef de police, Édouard Moreau sera reconnu pour la discipline rigoureuse qu'il instaurera au corps de police sherbrookois.  

La modernisation de la formation

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Leçon de judo à laquelle assistent des policiers de la ville de Sherbrooke, entre 1952 et 1960. Archives nationales à Sherbrooke, fonds Famille Phaneuf (P1005, D3, P34). Photo : Jean-Marie Donahue.

 

La nomination d'Édouard Moreau à la tête du Service de police le place devant des défis de taille, notamment parce que les policiers sous sa gouverne n'ont pas reçu de formation à proprement parler.

Cette absence de formation n'est pas exceptionnelle pour l'époque. En effet, les critères d'embauche sont plutôt associés à l'âge, à la réputation, aux antécédents judiciaires, à la taille, à la condition physique ainsi qu'à la connaissance des langues officielles.

Pour remédier à l'inexpérience relative du personnel, Édouard Moreau s'assure que les policiers bénéficient de formations modernes, voire avant-gardistes, qui les prépareront à intervenir plus efficacement dans le cadre de leurs fonctions.

Il veille tout d'abord à l'entraînement physique des policiers. À partir de 1952, des leçons de judo leur sont ainsi offertes directement au centre de police. Cet apprentissage permet aux policiers de maîtriser les contrevenants sans avoir recours aux armes.

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Des policiers s'entraînent à utiliser des armes à feu dans un champ de tir sous la supervision du chef de police Édouard Moreau, 195 Archives nationales à Sherbrooke, fonds Famille Phaneuf (P1005, D3, P85). Photo : Jean-Marie Donahue.

 

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Exercices de tir au pistolet effectués dans un champ de tir par des policiers en tenue civile, 1956. Archives nationales à Sherbrooke, fonds Famille Phaneuf (P1005, D3, P103). Photo : Jean-Marie Donahue.

 

L'utilisation des armes à feu fait également l'objet de formations rigoureuses. S'inspirant volontiers du modèle militaire, le chef de police exerce « sa petite armée » au tir du pistolet, de la carabine portative, de la mitrailleuse et même de la grenade.

Édouard Moreau rédige en outre un petit manuel afin que les policiers et les recrues connaissent bien leur rôle, les règlements internes du Service de police ainsi que les lois en vigueur

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Groupe de policiers assistant à une formation sur les armes à feu, 195 Archives nationales à Sherbrooke, fonds Famille Phaneuf (P1005, D3, P83). Photo : Jean-Marie Donahue.

 

En 1960, une première école de police régionale voit le jour à Sherbrooke. La formation annuelle est ouverte aux policiers de Sherbrooke et des villes environnantes. Édouard Moreau y enseignera pendant 15 ans. Fait remarquable : le FBI y dispense des formations, notamment sur l'usage des armes à feu. Aucun service de police canadien n'avait pu jusqu'alors bénéficier de formations offertes par le célèbre service de renseignement américain.

 

Une attitude controversée, un héritage important

Sous la direction d'Édouard Moreau, la police à Sherbrooke entre résolument dans l'ère de la modernité. La formation des policiers se développe considérablement, notamment en ce qui concerne l'utilisation des armes à feu.

À partir des années 1960, cependant, l'attitude de Moreau est la cause d'un vif mécontentement au sein du Service de police, plusieurs lui reprochant une discipline excessive ainsi qu'une attitude paternaliste et autoritaire. À la suite d'une enquête, le conseil municipal décide de revoir la structure du Service de police et de réduire le pouvoir qui est attribué à son chef. Édouard Moreau conserve néanmoins son poste jusqu'à sa retraite, le 31 décembre 1975, après 33 années de service. Le maire de Sherbrooke de l'époque, Jacques O'Bready, ne manquera pas de souligner sa contribution à la mise sur pied d'un service de police qui se démarque par son efficacité et sa discipline.

Afin de rendre hommage à Édouard Moreau et de rappeler son importance dans l'histoire de la police sherbrookoise, son portrait est intégré en 2007 à la murale Tradition et prévention, située au 275, rue Marquette. 

La période pendant laquelle Édouard Moreau a été chef de police est caractérisée par d'importantes transformations sociales et technologiques. La généralisation de l'usage de l'automobile, en particulier, change profondément le travail des policiers. Vous aimeriez en savoir plus sur ce sujet? Ne manquez pas notre prochain article!  

Pour obtenir plus d'information sur l'histoire de Sherbrooke et de l'Estrie et sur les institutions qui ont marqué la région, nous vous invitons à venir consulter les différents fonds et collections conservés par BAnQ :

Archives nationales à Sherbrooke
225, rue Frontenac, bureau 401
819 820-3010, poste 6330
archives.sherbrooke@banq.qc.ca

 

Sources :

La Tribune, 23 septembre 1960, p. 6.

La Tribune, 25 avril 1962, p. 3.

LECLERC, Jean-François, « La Sûreté du Québec des origines à nos jours : quelques repères historiques », Criminologie, vol. 22, no 2, 1989, p. 107-127.

MCAULEY, Gordon et BLAIS, Laurent, La police de Sherbrooke : 125 ans d'histoire, Sherbrooke, Éditions GGC, 1998, 263 p.

 



Gordon McAuley et Laurent Blais, La police de Sherbrooke : 125 ans d'histoire, Sherbrooke, Éditions GGC, 1998, p. 53-54.

Ibid.; et La Tribune, 23 septembre 1960, p. 6.

Gordon McAuley et Laurent Blais, op. cit., p. 53-54.

Ibid., p. 58-59.

Ibid.

Jean-François Leclerc, « La Sûreté du Québec des origines à nos jours : quelques repères historiques », Criminologie, vol. 22, no 2, 1989, p. 122.

Gordon McAuley et Laurent Blais, op. cit., p. 55.

Ibid., p. 111.

Ibid.

Ibid.

Ibid., p. 112.

Ibid., p. 68.

La Tribune, 25 avril 1962, p. 3.

Gordon McAuley et Laurent Blais, op. cit., p. 59.

Ibid., p. 59-68.

Ibid.


 


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