Malgré que les agents du Service de police de Sherbrooke (SPS) aient fait connaître leur mécontentement sur la place publique au cours des derniers jours, le président du comité exécutif de la Ville de Sherbrooke, Serge Paquin, s'est dit surpris de la tenue d'une manifestation de leur part hier après-midi.
Ce moyen de pression, mis de l'avant par l'Association des policiers et policières de Sherbrooke (APPS), lui semble hâtif étant donné qu'une rencontre avec un médiateur est prévue sous peu. Les membres du SPS dénonçaient le mauvais climat de travail et l'attitude entêtée de la haute direction du SPS.
Des policiers fatigués, en colère et désabusés face à leur direction
Depuis plusieurs mois, les membres du syndicat du SPS font connaître leur mécontentement par rapport à l'application de certains articles de leur convention collective qui serait non-conforme à ce qu'ils avaient négocié. Les policiers déplorent également la quantité effarante d'heures supplémentaires qui leur ont été imposées à cause du manque d'effectifs et de la mauvaise gestion de leurs horaires. Au total, cinq griefs ont été déposés depuis la signature de la convention collective et d'autres pourraient s'ajouter.
Un récent sondage Léger Marketing mené auprès de 134 membres du syndicat du SPS entre le 31 mai et le 7 juin 2012 dévoilait même que 95 % des policiers qualifiaient le climat de travail comme étant malsain au sein du service et 96 % affirmaient être insatisfaits du travail de la haute direction.
Or, la colère des policiers envers leur direction est d'autant plus attisée par le fait qu'elle n'écoute pas les solutions que le syndicat propose afin d'améliorer les conditions de travail des policiers du SPS. L'entêtement de la haute direction crée l'exaspération de ses employés. Selon le syndicat, il s'agit d'un dossier qui tarde à se régler malgré les promesses du directeur du SPS, Gaétan Labbé, de s'en occuper avant le mois d'avril.
Une manifestation nécessaire![](http://www.estrieplus.com/contenu/2012/6/26/contenu_supp_3714.jpg)
Pour Robin Côté, président de l'APPS, cette manifestation est nécessaire. « La Ville a le droit de trouver notre manifestation prématurée, mais la patience de nos gens en est rendue là. Ça fait plusieurs mois qu'on parle de l'ensemble des problèmes du service de police et on se fait toujours ramener à la table de négociations et en comité de relations de travail où on se fait répondre de faire des griefs. Le problème, c'est qu'on n'a plus confiance en notre direction. Un moment donné, il faut faire quelque chose pour se faire entendre. C'est ce climat de confiance que le médiateur va tenter de rétablir. L'objectif de cette manifestation n'est pas de mettre de l'huile sur le feu : on veut que la médiation règle nos problèmes. »
L'Association assure que cette situation n'affectera pas le service à la population. M. Côté rappelle que les policiers ont à cœur la sécurité de leurs concitoyens et concitoyennes et continueront d'exercer leur travail avec professionnalisme.
L'Association des policiers et policières de Sherbrooke représente 240 membres.
Cet article a été écrit en collaboration avec Josianne Lussier, rédactrice en chef.