Il y a de ces souvenirs qui ne s'étiolent tout simplement pas. Pour moi, ce sont ceux de la semaine de relâche. Je ne sais pas pourquoi, mais je garde en mémoire, comme marqué au fer rouge, cette semaine de tous les possibles. Je me rappelle précisément de cette fébrilité qui me gagnait à l'approche de ce moment de liberté intense que je n'aurai pas voulu raté pour rien au monde. Ce n'est pas tant les activités, les sorties et les amis qui me reste en tête, mais c'est plutôt l'excitation. Comme une décharge d'adrénaline. Wow, LA semaine de relâche!
Mettons qu'avec ma vie d'adulte ça fait looooogtemps que je n'ai pas « relâché » au mois de mars! Heureusement j'ai le plaisir de revivre ce moment d'euphorie frôlant l'hystérie, à travers mes filles Mignonne et Charmante.
C'est une semaine pas comme les autres. Elle ne fait pas partie de la catégorie des vacances de Noël qui est ultra organisée et nous oblige à recevoir et à être reçus. Ne fait pas non plus partie de la catégorie des vacances d'été, qui nous suggère de faire nos valises et partir quelque part. Non vraiment, c'est une semaine à part. Une semaine sans horaire. Une semaine sans artifice. Une semaine de mou!
Faire le maximum de rien!
De mon côté, avec mes filles, nous partons en croisière sept jours... sur le divan-lit. Perdues dans une mer de bonheur, nous allons nous échouer sur une plage de couvertures, entourée de gros rochers moelleux, lovées entre l'amour et la paresse. Une semaine de verres de lait et de céréales. De biscuits mangés avec gourmandises. De films de souris et de princesses. De chasse au trésor pour retrouver la-doudou-perdue-pas-vraiment-perdu-seulement-cachée-dans-le-creux-des-oreillers. D'histoires racontées à la lampe de poche. D'ongles colorés avec le vernis brillant-brillant. Une semaine de jeu de rôle où nous nous transformons en un escargot qui bouge trèèèèès trèèèès lentement...! Bref une semaine qui s'égrène au rythme de nos envies.
Est-ce que je me sens coupable de profiter autant? Un peu. Malgré mes efforts pour ne pas l'entendre, une petite voix réussit tout de même à se faufiler jusqu'à mon oreille et me souffle « Tu ne penses pas que tu devrais plutôt organiser autre chose? Quelque chose de plus... Éducatif? » (...) Tu sauras « petite voix » que j'enseigne présentement l'éloge à la lenteur. C'est un art de savoir profiter!
De toute façon, ce n'est pas éternel! Sache que j'ai laissé « productivité », « efficacité » et « obligation » dans le banc de neige. Ils vont être capables de m'attendre une semaine!