Sur l'heure du repas, Maude, Anthony, Jérémy, Daphné, Audrey, Stéphanie et Jonathan, du groupe Intimid'@ction, aidé des intervenants du milieu de la Cité-école Louis-Saint-Laurent, ont mis le paquet pour souligner l'importance de mettre fin à l'intimidation sous toutes ses formes. À l'occasion de la semaine de la prévention de l'intimidation, kiosques d'information, jeu-questionnaire, jeu de la roulette et du miroir ont attiré beaucoup d'élèves « au-delà de nos espoirs », se réjouissait Stéphanie Leclerc, psychoéducatrice. Siloé pour sa part, installé à même le plancher de la pergola, s'est attaqué à une murale inspirée d'I have a dream, de Martin Luther King.
Mme Leclerc ajoutait que des acétates étaient placardés dans la grande salle donnant des conseils sur le sujet: qui peut venir en aide si tu es intimidé ou qui rencontrer quand on est témoin d'intimidation constituait quelques messages rédigés. D'autres faisaient part de statistiques. Le groupe souligne aussi l'évènement par des capsules radio diffusées durant l'avant-midi.
L'agent Benoît Richard, policier intervenant en milieu scolaire, explique que le phénomène de l'intimidation est cyclique. « Ça vient par vague, reconnaît-il, mais pour le moment ça va bien. » Bien qu'une partie de son travail s'effectue « quand ça déborde au niveau criminel comme la cybercriminalité, la drogue ou les voies de fait, on essaie de faire un peu de prévention. » Ce dernier tenait à distinguer l'intimidation et le conflit.
En conflit, deux ou plusieurs élèves qui ne partagent pas la même vision sur un sujet vont peut-être se battre ou du moins discuter vivement. Dans l'intimidation, on découvre la notion d'agression. On y remarque la volonté de dominer l'autre. Ces manifestations peuvent s'étendre sur de longues périodes. La personne lésée est réduite à l'impuissance, elle se cache, elle a honte ou elle se désespère de vivre une telle situation.
Dans les activités animées par les élèves, tout se voulait éducatif. Le fardeau de l'intimidation ressemble à un sac rempli de poids de plus en plus pesant au fur et à mesure qu'on la subit. Une bouteille d'eau peut sembler légère, mais retenue à bout de bras des heures durant, elle est si lourde qu'elle nous échappe, mentionnait Rénald Gosselin, animateur à la vie spirituelle et engagement communautaire. Il faisait remarquer que même le lendemain, la lourdeur due à cette plaie reste. L'intimidation n'a pas de répit. La peine, la désespérance croissent.
Les jeunes filles et garçons qui ont tenu kiosque ont bien aimé leur expérience. Eux aussi ont été ravis de voir que leur travail portait du fruit, que beaucoup d'étudiants qui les ont fréquentés avaient soif de connaître le sujet. Sur le site électronique de la Cité-école, sous l'onglet intimid'@ction, parents et enfants peuvent découvrir bien des éléments pour vérifier si leur descendance se loge dans la catégorie intimidant ou intimidé. À la Cité-école, il existe de nombreux services pour répondre à leurs besoins.