« C'est 74 députés de la CAQ qui vont former notre nouveau gouvernement, fortement majoritaire. C'est la beauté de la démocratie». Plusieurs ont été surpris par ces mots proclamés par Patrice Roy lundi soir, qui ont confirmé le destin de la province pour les quatre années à venir.
Certains ont été frappés par un sentiment familier, semblable à celui qui les avait chatouillés lors de la victoire des libéraux quatre ans plus tôt. D'autres, qui aspiraient à un vent de changement plus drastique, se sont retrouvés complètement déboussolés. Parmi les nombreux téléspectateurs de la soirée électorale se trouvaient de jeunes Sherbrookois qui s'étaient présentés au scrutin pour la première fois de leur vie l'après-midi même, la tête pleine de convictions et la voix pleine d'intentions. Quelques heures plus tard, les résultats ont prouvé qu'ils sont l'image du changement et qu'ils pourront changer leur monde, petit à petit.
Ce n'est plus un secret, je suis une grande adepte de ma génération et de notre envie urgente pour l'évolution. Parfois, quand même, je doute que le nombre de jeunes idéalistes ne suffisent pour réellement créer un impact, noyés dans cette mer d'amateurs de Fortnite. Toutefois, ces derniers mois, il semble que toute la jeunesse québécoise se soit réveillée et qu'elle ait décidé de réveiller avec elle le reste de la province. Depuis le mois d'août, les réseaux sociaux débordent de messages politiques en faveur de Québec Solidaire, de débats enflammés à propos de l'environnement et de messages touchants qui réclament un meilleur monde pour nous tous.
Que je sois d'accord avec leurs allégeances ou non, pour la première fois de ma vie, je voyais les jeunes qui ont grandi devant mes yeux, mes grands frères et mes grandes soeurs, mettre leur pied à terre et demander justice, pour eux et pour moi. Dire que je suis fière serait une litote, car je doute avoir assez de mots dans mon vocabulaire pour les remercier. Les remercier de prouver à nos aïeux que nous sommes composés de bien plus que notre fainéantise, les remercier de se tenir debout, même devant ce mur déconcertant d'idées éparpillées, mais surtout les remercier d'utiliser la voix qu'ils ont reçue lors de leur 18e anniversaire. Tant de problèmes peuvent être évités tout simplement en se présentant au scrutin et la prochaine génération de Sherbrooke l'a bien compris.
Bien sûr, il reste encore beaucoup de chemin à faire et beaucoup de défis à surmonter avant que tous les jeunes se lèvent et, surtout, avant que tous les jeunes soient écoutés. Ce dont il faut se souvenir, c'est que les allégeances politiques sont dérisoires. Que le Québec souhaite élire le parti Conservateur ou pour le parti Vert a peu d'importance. La clé, c'est tout simplement de voter.
Rosemarie Lacroix, La parole est aux ados