De nombreux invités ont répondu à l'appel lancé par les élèves de la Ressource alternative de la Cité-école Louis-Saint-Laurent. Ces derniers voulaient souligner d'une façon particulière la Semaine de la persévérance en dévoilant une murale à laquelle a contribué Marc-André Skelling, qui a mis en place la Fondation du même nom.
Regrettant l'absence de Marc-André Skelling, Renée-Claude Leroux, organisatrice communautaire, a indiqué qu'il était de tout cœur avec le groupe du parcours d'études qui permet à des décrocheurs potentiels ou avérés de poursuivre leur cheminement scolaire. Celui-ci ne s'est jamais caché de ses difficultés à s'intégrer à l'école. C'est pour aider ces derniers qu'il a créé sa fondation.
La murale qui progressera au fil des ans permet à chacun d'y inscrire les raisons qui les ont portés à persévérer malgré les embûches rencontrées lors de leur parcours scolaire. D'autres témoigneront des motifs qui les ont incités à retrouver le chemin des apprentissages, ce qui leur ouvrira de nouveaux horizons.
Animé par Gabriel et Logan, ce lancement a permis à plusieurs jeunes femmes et jeunes hommes, dont le parcours s'échelonne de la 3e à la 5e secondaire, de résumer leur histoire personnelle et d'expliquer les raisons qui les ont poussés à revenir fréquenter les cours. Ils pourront obtenir un diplôme d'études professionnelles (DEP) ou un diplôme d'études secondaires (DES). Ce dernier pourrait les conduire à des études supérieures.
Entre autres, Gabriel, qui a délaissé le programme régulier, est arrivé en novembre pour reprendre ses cours. C'était trop difficile pour lui. Il a choisi l'Alternative pour obtenir un DEP en production animale, domaine qu'il connaît bien. Cette certification lui ouvrira les portes de l'armée, son rêve.
Logan se remettait à peine de ses émotions. Au pied levé, lui et son confrère ont dû préparer les discours d'accueil. Il a choisi ce type d'études parce que ça lui permettra d'effectuer deux années scolaires en une seule. Il explique que cette orientation lui ouvre les portes, tant aux DEP qu'au DES, et même à l'éducation aux adultes. Il vise dans un premier temps une technique d'usinage.
Leurs enseignants, Jacinthe Mercier, Benoit Tremblay, Dany Dassylva et Johanne Marchand, en art, se réjouissaient du travail accompli par leurs forts en thème. Convaincus, ils se donnent à leurs études. C'est ce dont témoigne M. Tremblay. « Il faut qu'ils pédalent, s'ils veulent réussir en français, anglais et mathématiques. Ils sont plus autonomes, ils ont plus de temps pour travailler, mais c'est pas plus facile », décrit-il.
Le parcours alternatif se décline en deux étapes. La première consiste en l'exploration d'une formation professionnelle. Après quatre jours consacrés aux études, il profite d'une journée de stage pour vérifier l'affinité qu'ils auraient avec un métier. La seconde s'effectue en concomitance où après deux jours de scolarité, l'élève passe trois jours en stage. Cette formation leur ouvre toutes les portes.
Caroline Champeau, directrice de la Cité-école, se réjouit de l'efficacité de ce projet expérimenté depuis cinq ans. Issu de celui appelé Unité de rattrapage, il est plus près de la réalité des décrocheurs, indique-t-elle. Pour ceux qui avaient peu de perspectives de vie, les contraintes de ce programme pouvaient les décourager. « Il n'y a pas une filière unique dans l'enseignement, il faut faire du cas par cas pour guider les élèves dans le cheminement qui leur convient », concluait-elle.