En réinstallant récemment les Glary Utilities, une panoplie d'outils bien effilés pour entretenir correctement un PC, une petite clause m'a agacé la rétine.
On y lit, notamment, ceci : «Si vous êtes disposé à recommander Glary Utilities version gratuite ou pro à un public d'au moins 15 personnes (à un groupe d'utilisateurs, un forum, etc ..), nous montrent les efforts que vous faites et nous allons vous présenter une licence, GRATUIT.» (le logiciel de traduction utilisé ne semble pas terrible ... ).
Cela signifie que moi le blogueur techno, je n'aurais qu'à vous vanter les mérites des Glary Utilities et qu'à faire parvenir au fabricant l'adresse de cette tartinade d'éloges, pour que je reçoive une licence d'utilisation gratuite de la version Pro (Wow, avoir su, depuis le temps que je vous dis du bien de ce coffret d'utilitaires ... ) Hum ! À partir de cette grossièreté éthique, ne pourrait-on pas subodorer que le Triple W est infesté de textes hypocrites et intéressés ?
Surtout que Glarysoft n'est pas la seule fabricante à agir ainsi. Le principe est d'exciter l'appât du gain. Quand ils (elles) sont paqueté(e)s, questionnez les relationnistes chez National, Hill & Knowlton, Cohn & Wolf, Environnics, etc. Tous (toutes) vous avoueront connaître des «journalistes» (sic) qui leur tètent des produits, soi-disant pour essai, et qui en disent du bien de peur qu'on leur redemande de les retourner une fois le papier ou le clip publié.
Il y a également les «journalistes (sic) qui parlent en termes très positifs d'un produit dans l'espoir d'être remarqué par le fabricant (pour peu qu'ils soient habiles en référencement CEO), ce qui pourra éventuellement leur valoir, en sachant s'y prendre, une forme de reconnaissance, p. ex. de bons produits juteux à «tester» puis à conserver, une invitation toutes dépenses payées pour visiter le siège social, un «junket» vers un salon spécialisé, etc.
Un exemple ? Cliquez sur la vignette ci-haut, vous pourrez visionnerer un clip où deux «journalistes» parlent de ces logiciels qui traduisent le contenu d'un texte photographié avec un ordiphone. Leur conclusion est que Google Search, une app iOS et Android, est le meilleur et se mérite 8,5 sur 10.
Simple comme bonjour. On voit une affiche en allemand, on n'y comprend rien, on la photographie avec Google Search et on se la fait traduire en français. Google analyse le cliché, reconnaît les caractères (fonction OCR) et, grâce à son service Google Translate, il nous présente le texte dans notre langue. C'est ainsi qu'on apprend que «Achtung, Böse Hund» signifie «Attention, chien bose». Hélas!, il est probablement trop tard pour se sauver du rottweiler. Il aurait fallu que Google traduise «Böse» par «méchant».
Pour m'amuser, j'ai photographié mon 3e paragraphe (ci-haut) après lui avoir grossi les caractères en 16 points. Voici le résultat :
J'ai testé de proche, de loin, de côté, avec éclairage, sans flash, sur fond blanc, sur fond de couleur, et c'est toujours aussi décevant. Passons !
Écrire une conclusion à ce court texte serait radoter. Combien de fois, en effet, ai-je déploré en ces pages que la Toile était de plus en plus truffée de textes mensongers à finalité mercantile et qu'il devenait de plus en plus difficile pour les « gens normaux » (par opposition à « vieux geeks cyniques ») d'y séparer le bon grain de l'ivraie !
Alors, passons !
Quelques petites vites :
Ces temps-ci, la presse qui ne parle pas des Olympiades, des élections québécoises ou des massacres en Syrie, se fait aller sur Gauss, p. ex. ici, ici ou, en français, ici. Il s'agit, encore une fois, d'un logiciel furtif d'espionnage et de truandage dont la particularité est d'avoir été mis au point par les programmeurs de Flamer. Au dire du Figaro, « Gauss est capable de surveiller les transactions bancaires, les mails et les réseaux sociaux. Détecté au Moyen-Orient, il se propage via les clefs USB. Plusieurs milliers d'ordinateurs pourraient être infectés.» La tendance 2012 est claire. Plus on avance, plus ce genre de produit malveillant est brillant et plus il est dangereux. Du côté d'Ottawa, le gouvernement canadien qui accuse un retard sur les questions de cybersécurité n'entend pas être pointé comme maillon faible au G8 et, pour se cacher les fesses, a mis en place un certain nombre de mesures échelonnées sur trois ans. Au rythme où les Flamers et autres Gauss déferlent sur la planète, je n'ai pas hâte de voir ce que sera la situation au Canada dans trois ans...
Notre ami shibumi attire notre attention sur un article du webzine Clubic où on explique une particularité du plugiciel Flash Player (Adobe). Il semblerait possible d'utiliser cet incontournable produit pour commettre à distance des actes répréhensibles sans se faire remarquer par les logiciels de sécurité, incluant les meilleurs. Ce serait la classe «LocalConnection» du langage de programmation ActionScript (Adobe) qui serait en cause; elle serait ouverte à d'autres sortes de commandes que celles pour lesquelles elle a été conçue. C'est une faille qui affecterait tous les fureteurs Internet (Mac ou PC) à l'exception de la version 21 de Chrome. Le plus triste, c'est que cette particularité inquiétante a été repérée il y a huit mois et qu'elle a été signifiée aux gens d'Adobe à plusieurs reprises. Mais, semble-t-il, rien n'aurait encore été fait.
Si vous voulez savoir comment le journaliste Mat Honan a récemment perdu le contrôle de ses comptes de courriel et a vu le contenu de son ordinateur et de son téléphone disparaître sous ses yeux, lisez cet article de Wired ou celui-ci, en français, du Figaro. Pour arriver à ce spectaculaire résultat, les malfaiteurs n'ont eu qu'à être imaginatifs pour déjouer aisément Amazon, Apple et Facebook. On parle de trois appels téléphoniques anodins qui se sont avéré désastreux pour Mat Honan. Il a en effet perdu à jamais tous les documents (textes, photos, vidéos) qui étaient dans les disques durs raccordés à son ordinateur personnel. Évidemment, cette histoire a fait le tour de la planète et de sérieux correctifs ont été apportés ou sont en train de l'être dans les procédés en vigueur chez Apple et compagnie. La morale ? Ce que l'on ne croyait pas possible le devient instantanément quand un malfaiteur intelligent trouve la combine pour déjouer la cybersécurité d'une entreprise. Ce fut ainsi, c'est ainsi et ce sera ainsi ! Dormez, braves gens, les cybermolosses infonuagiques veillent au grain ! (Merci à François-Simon Beaudry pour les liens.)
Pour continuer dans cette veine, le mouvement Québec Ouvert organise un «hackathon» de deux jours dont le but est de lutter contre la corruption en créant des outils qui aideront à prévenir ce fléau. Des données stratégiques, p. ex. les appels d'offres de la Ville de Montréal et du Québec, le registre des entreprises du Canada, les dons aux partis politiques du Canada et du Québec, le registre des lobbyistes, etc. sont disponibles en ligne. L'événement aura lieu à Montréal au 2515 Rue Delisle, pas trop loin de la station de métro Lionel-Groulx, les 15 et 16 septembre prochain. Soit dit en passant, il faut amener son ordinateur ...
Merci de m'avoir lu et bonne fin de semaine.