Le candidat indépendant au poste de conseiller dans le district d'Ascot qualifie d'« impétueux, dangereux et cynique » le projet de remaniement de la carte présenté par le Renouveau Sherbrookois.
Après avoir pris quelque temps pour analyser la chose, qu'il voyait déjà d'un mauvais œil (« Vaut mieux que nous disposions de décideurs élus que de décideurs qui sont des fonctionnaires, et c'est ce qui se passera si on réduit le nombre de conseillers : plus de fonctionnaires, qui ont plus de pouvoirs. Et il est certain qu'ils récupéreront les supposées économies engendrées par un tel acte »), il se dit maintenant totalement décontenancé par « la malhonnêteté intellectuelle dont fait preuve la maire » en soumettant le dossier de la façon dont il l'a fait.
Tout d'abord, il y a le fait que les informations données « voilent la vraie question, qui est de savoir comment seront découpés les actuels districts. Autrement dit : à quel point le pouvoir, le levier de chacun sera dilué? Quels districts disparaîtront? Comment seront-ils découpés? »
Ensuite, il y a le fait que le « Renouveau Sherbrookois se serve encore une fois de sondages qui ne sont pas représentatifs, car la question n'inclut aucunement les conséquences que la réduction du nombre d'élus apportera inévitablement. Pour être honnête, il leur aurait fallu y aller de façon à connaître l'appui selon les conséquences, ou utiliser un sondage qui le fait. Par exemple : appuieriez-vous une réduction du nombre d'élus, même si cela a pour conséquence une diminution de l'accès aux élus de première instance, ou encore, en contrepartie de la disparition de votre arrondissement? Faire dire la chose souhaitée à un sondage, peu importe la façon, va contre l'éthique, et c'est de la manipulation. »
Le candidat, par ailleurs, se dit de plus en plus certain que les citoyens d'Ascot ne se laisseront pas manipuler le 3 novembre : « les gens savent dans Ascot, qui est un peu la vache à lait de la ville depuis les fusions, qu'il ne faut pas se laisser enfariner! Ils voteront pour empêcher la disparition de leur district, contre le candidat du Renouveau Sherbrookois, Robert Pouliot. J'espère que ce sera aussi le cas ailleurs. »
Finalement, la mise de côté de « l'exercice de compromis » rejeté par le conseil pendant le dernier mandat soulève l'ire du candidat : « c'est comme dire qu'une élection, parce qu'on l'a perdue, ne valait rien. À ce que je sache, les conseillers avaient été démocratiquement mis en place et avaient le mandat de représentation. Un démocrate doit prendre acte d'une telle décision. Un élu aux tendances revanchardes fera comme M. Sévigny : tasser le compromis et tenter de faire avaler quelque chose de plus excessif. »
Les montants d'économies avancées par le maire et ses acolytes politiques pour justifier une telle refonte électorale sont, de plus, « ridicules! Ils n'ont qu'à y aller mollo dans leurs grandes dépenses, comme en culture. Il y a déjà deux ministères de la culture aux paliers supérieurs. On dépense régulièrement des centaines de milliers de dollars dans ce domaine à Sherbrooke. C'est gratifiant, de sortir son carnet de chèques pour de telles dépenses. Mais si on n'a pas d'argent pour se payer une bonne représentation citoyenne, il faudrait peut-être revoir ce genre d'investissement. »
Source : Edwin Moreno, candidat indépendant dans le District d'Ascot