Le
phénomène de rareté de la main-d'oeuvre est amorcé et s'accentuera au cours des
prochaines années. Le vieillissement et la baisse de la population sont deux
éléments majeurs qui créeront une pression sur le marché du travail.
Selon
Alain Samson, conférencier invité par le Comité d'adaptation de la
main-d'oeuvre (CAMO) du Haut-Saint-François, on prévoit à court terme
140 000 retraits du marché du travail et 70 000 personnes pour
combler les postes disponibles. Il existe une façon de limiter les dégats,
prétend l'invité et c'est de s'ouvrir aux différents types de main-d'oeuvre.
M. Samson a tenu son auditoire éveillé et
fébrile en y allant d'une présentation interactive dans laquelle l'assistance
devait intervenir et apporter des éléments de solutions aux différentes
problématiques proposées par le conférencier. Plus d'une trentaine de personnes
participaient à la conférence qui se déroulait récemment au Manoir de l'Eau
Vive à Cookshire-Eaton.
M. Samson mentionne que le phénomène de
vieillissement et de baisse de la population est plus marqué au Québec
comparativement à l'ensemble du Canada. D'ici 2020, prétend-il, on retrouvera
217 000 propriétaires d'entreprises qui voudront vendre alors que l'on
comptera seulement 68 000 repreneurs potentiels. Cela risque de créer une
véritable crise de l'entrepreneuriat. Il est important, ajoute-t-il, que les
entreprises prennent les dispositions nécessaires pour éviter le pire.
Une des façons de parer le coup, selon M.
Samson, est de s'ouvrir aux différents types de main-d'oeuvre. L'immigration à
elle seule ne suffira pas à colmater la brèche. Il faudra se tourner vers les
personnes plus âgées, les femmes pour exercer des métiers non traditionnels et
les personnes handicapées. Tous ces types de main-d'oeuvre représentent des
avantages à différents niveaux. Le défi pour l'employeur sera de composer avec
ces disparités pour en faire, comme se plaît à dire le conférencier, une salade
qui a du goût. L'intervenant compare les employés aux ingrédients de la salade
et l'employeur comme la vinaigrette, qui
par son leadership, fera en sorte que la salade aura du goût avec une saveur
unique ou non.
Pour réunir tout ce beau monde au sein d'une
entreprise, l'employeur et même les membres du personnel devront surmonter les
préjugés et mythes que ce soit envers les immigrés, la couleur, la religion,
l'âge, le sexe, l'orientation sexuelle et les personnes handicapées. Les
entrepreneurs auront besoin de toute la force vive disponible.
Le défi pour les propriétaires d'entreprises
sera double soit de recruter la main-d'oeuvre et de la conserver. Pour y
arriver, l'employeur devra miser sur les cinq facteurs qui font que « les
employés se donnent pour le boss », d'insister Alain Samson, soit la
compétence, la vision, la capacité à communiquer la vision de l'entreprise,
l'intégrité et l'équité du patron avec les employés. Le conférencier mentionne
que 50 % de la fidélité des travailleurs est attribuable à la relation avec
leur supérieur immédiat.
L'employeur
devra composer avec une équipe diversifiée d'où l'importance de bien appliquer
les trois « C » pour maintenir une saine cohabitation. Il importera de bien
connaître son personnel, de comprendre leur réalité et de bien communiquer.
C'est au terme de l'intervention de M. Samson que l'auditoire saisit le titre
de la conférence « Mon équipe est multicolore, mais je suis daltonien ».