Après le dépôt d'une pétition de près de 3900 noms, les opposants à la fluoration ont finalement pu être entendus en commission parlementaire les 22 et 23 avril dernier.
Pour Karine Vallières, députée de Richmond, qui a parrainé la pétition, il allait de soi qu'il était important d‘entendre les tenants et les opposants dans ce dossier.
« On entend parler depuis longtemps de la fluoration de l'eau au Québec. Alors, au-delà de la situation vécue à Richmond, je trouvais constructif de pouvoir consulter les spécialistes représentant les différents points de vue à ce sujet. » En ce sens, lors des auditions, les membres de la Commission ont pris bonne note des inquiétudes des opposants à la fluoration de l'eau potable. Par ailleurs, ils jugent essentiel et de la responsabilité du ministère de la Santé et des Services sociaux de bien informer et de sensibiliser les citoyens sur l'état de la situation de la santé dentaire au Québec et de l'efficacité de solutions contre la carie, comme la fluoration.
Les députés ont en effet constaté la crédibilité scientifique des travaux et des données les plus récentes en ce domaine. Ces études démontrent les avantages de la fluoration de l'eau potable comme mesure de prévention de la carie dentaire et l'absence de risques significatifs pour la santé et l'environnement. La carie demeure un problème important de santé publique au Québec, et il importe de faire les efforts nécessaires pour y remédier Ainsi, pour les membres de la Commission, il importe dorénavant de mieux informer la population concernant la fluoration. Avec seulement 3% de population bénéficiant de l'eau fluorée au Québec en ce moment, pour eux, « il est clair qu'il revient aux intervenants concernés, soit la Direction de la santé publique, l'Ordre des dentistes ou l'Institut national de santé publique au Québec par exemple, de déterminer la meilleure façon de sensibiliser la population à l'importance de la fluoration », a ajouté Mme Vallières.
La députée de Richmond, qui avait demandé la tenue de la Commission, se réjouit que le rapport demande qu'une veille soit assurée afin de suivre l'évolution des données scientifiques relatives à la fluoration de l'eau de consommation, de même qu'une mise à jour des données probantes soit effectuée et que ces dernières soient rendues disponibles auprès de la population et de tous les groupes intéressés.
Rappelons que la commission est formée de dix membres : quatre députés libéraux, quatre députés péquistes, un député caquiste. Le rapport émis résulte d'un consensus entre les partis. Autant le Parti québécois, que le Parti libéral du Québec que la Coalition avenir Québec se positionne donc en faveur de la fluoration. Pour Karine Vallières, cela tranche franchement avec la position prise par le Parti québécois en campagne électorale. Il y a à peine six mois, le candidat péquiste dans Richmond posait avec les opposants à la fluoration et disait : « Un gouvernement du Parti Québécois modifiera la loi pour interdire la fluoration. » C'est en effet la position du PQ que l'on trouve dans leur programme en date d'avril 2011.
Mais, outre les positions des partis, ce qui importait le plus pour Mme Vallières, c'était de pouvoir entendre les différents points de vue, les mettre en opposition, questionner et comprendre. « J'avais demandé la tenue d'une Commission parlementaire à laquelle ont participé une dizaine de groupes et d'organismes, autant des « pour » que des « contre ». Au cours de ces deux journées, 31 mémoires ont été déposés, lus et analysés. L'exercice a été fait sérieusement et de bonne foi, et il faut maintenant adhérer aux recommandations unanimes », a commenté la députée dès la sortie du Rapport concernant la fluoration de l'eau potable.
Source : Jacynthe Bourget