Le 7 octobre 2013 dernier, la première ministre et chef du Parti québécois Pauline Marois lançait la Politique économique Priorité emploi qui comporte quatre axes prioritaires dont fait partie la Stratégie d'électrification des transports.
Le cadre financier du dernier budget Marceau prévoyait une enveloppe budgétaire de 516 M$ d'investissement afin de soutenir un programme manufacturier diversifié qui fera du Québec un leader mondial. Notre objectif est simple et ambitieux : supporter financièrement les consommateurs québécois qui veulent acheter une voiture électrique et offrir un support à la recherche et au développement qui fera reconnaître le génie québécois à l'étranger tant au niveau des équipementiers, des batteries électriques que des matériaux composites.
« Nous voulons faire du Québec un leader mondial de l'électrification des transports, comme nous l'avons fait jadis avec l'aéronautique et le multimédia. Nous voulons favoriser la lutte au changement climatique en offrant un avantage concurrentiel aux entreprises innovatrices du monde entier qui généreront ici, chez nous au sud du St-Laurent, des emplois manufacturiers de qualité! », affirme Michel Breton.
Selon l'Organisation de coopération et de développement économique (OCDE), l'électrification et l'automatisation des transports apparaissent comme l'une des plus fortes opportunités économiques du XXIe siècle. Pour y parvenir arriver, certains pays comme la France, ont instauré une politique d'achats groupés de 50 000 véhicules électriques afin de favoriser la production de masse et réduire ainsi plus rapidement les coûts.
Chez nous, grâce à Hydro-Québec, nous avons dans nos atouts, un chef de file du développement de matériaux évolués pour la fabrication de batteries, qui est l'Institut de recherche d'Hydro-Québec (IREQ). Fort de ses installations à la fine pointe de la technologie, l'IREQ détient déjà plus de 800 brevets et 40 licences touchant les matériaux utilisés par certains des plus grands fournisseurs et fabricants de batteries à travers le monde. L'IREQ a acquis une expertise en stockage de l'énergie et collabore avec des sociétés privées du Québec à la réalisation de bornes de recharge de voitures électriques et hybrides dans le cadre de son programme de recherche. Ses travaux contribuent au développement de batteries au lithium-ion hautement performantes et sécuritaires, rechargeables plus rapidement et en plus grand nombre de fois.
Pour marquer cette tendance lourde et d'avenir, pas plus tard que le 5 mars dernier, l'IREQ a annoncé la conclusion d'un accord de collaboration de recherche avec la société Arkema pour le développement d'un nouvel électrolyte* d'une grande sûreté à base de sels fluorés et non fluorés. La société française Arkema réalise un chiffre d'affaires de 6 milliards d'euros. Concrètement, cette entente accorde un contrat de licence d'Arkema portant sur la technologie de ses sels fluorés dont l'IREQ détiendra la propriété intellectuelle.
(Électrolyte : Corps qui, fondu ou en solution, peut se dissocier en ions sous l'action d'un courant électrique)
« Il faut rappeler ici que l'industrie québécoise des équipements de transport terrestre comprend déjà plus de 800 entreprises employant pas moins de 40 000 personnes pour des revenus totalisant plus de 10 milliards par année, » précise Michel Breton. Localisées dans cinq grands territoires au Québec, quatre d'entre elles se retrouvent au sud du St-Laurent : Montérégie, Centre-du-Québec, Beauce et l'Estrie avec un peu plus de 80 entreprises employant tout près de 9 400 personnes dont environ 4 400 employés chez trois d'entre elles: BRP à Valcourt et Sherbrooke, Waterville TG et Camoplast Solideal à Magog.
L'Estrie est bien placée pour jouer un rôle majeur avec ses deux créneaux Accord déjà bien implantés : plasturgie et véhicules récréatifs chapeautés par le Pôle d'excellence québécois en transport terrestre basé à Drummondville.
Pour y parvenir, nous avons besoin de capitaux privés et publics afin de financer des projets structurants. L'implantation en région estrienne de la Banque de Développement économique dont vient de parler Alain Therrien est l'un des facteurs de succès. Il faut également se montrer attractif et pour ce faire, la création d'une Table de diversification économique que j'ai annoncée la semaine dernière me permettra de parler d'une voix forte au nom de la communauté d'affaires magogoise. « Électrifier nos transports, cela signifie miser sur des entreprises d'ici, qui fabriquent déjà des trains, des métros, des autobus, des batteries et des composantes pour les véhicules électriques. Cela va nous permettre de créer de nouvelles technologies et de nouvelles compétences dans une foule de domaines tels l'urbanisme, le design, des modes alternatifs d'énergie et encore bien d'autres », conclut Michel Breton.
Source : Patricia Tremblay, attachée de presse de Michel Breton