« Si Las Vegas est la ville du vice, Paris est assurément la ville de la vertu. L'air dégageant la classe, les manières parisiennes, les mille et un bâtiments qui semblent tous singuliers alors qu'ils sont pris dans une uniformité magnifiquement bien orchestrée, c'est ce que j'appelle le charme parisien. »
« Berceau du col Claudine, de Chanel N°5 et de Brigitte Bardot, Paris avait déjà mon cœur. D'autant plus que j'étais habité par le wanderlust, ce fameux goût à l'évasion que toujours nous, les milléniaux, nourrissons. Et les 75 minutes de sommeil dans l'inconfort m'ont suffi. Amplement. [...] L'église St-Sulpice est si silencieuse que même un téléphone cellulaire n'oserait transgresser la loi. Les Jardins du Luxembourg, bien qu'entrevus dans le trou d'une balustrade, respirent la vie mondaine, et ce, même lorsque ses habitants les fleurs ont décidé de prendre congé. Enfin, le Panthéon m'a permis de goûter au délicieux amalgame des architectures grecque, latine et française. À demain, Paris. Tâche de me chambouler. »
-Extrait de mon journal de voyage, jour I
« Aujourd'hui j'ai vu la tour Eiffel. La grande, la magnifique, l'emblème de toute une nation, le monument le plus célèbre, le plus adulé, le plus visité au monde. Et illuminée elle est ô combien embellie. Puis, notre balade nocturne s'est poursuivie par l'observation des Invalides. [...] La Gare de Lyon, achalandée mais superbement baroque et où se mariaient bon style et décos de Noël, m'a prouvé une fois de plus que Paris aurait pu être condescendante. Elle aurait pu m'accueillir d'un faux accueil, car maquillée par le dédain de toute son histoire, mais elle ne l'a pas fait. »
-Extrait de mon journal de voyage, jour II
« Notre-Dame de Paris, la Sainte-Chapelle et sa conciergerie (nom ironique pour un tel joyau) étaient d'une beauté inimaginable. Féerique serait un piètre mot pour décrire la vue qu'offre les Tours de Notre-Dame, avec un panorama qui s'étend de Montmartre au Champ-de-Mars. J'ai pu ensuite contempler l'Île de la Cité et son homologue, l'île Saint-Louis, sous un ciel rose bonbon. Un repas typiquement français (gnocchis poêlés et assortiment de macarons) m'attendait en soirée. »
-Extrait de mon journal de voyage, jour III
« J'ai été subjugué et choqué à la fois, aujourd'hui, par le château de Versailles. Tant de dorures, tant de salles de bals, tant d'antichambres, tant de cristal, tant d'opulence, bref. Détrompez-vous, j'ai adoré. J'ai adoré toute l'immensité qui rend impossible d'envisager que quelques personnes, quoique princiers, y habitaient. J'ai adoré marcher sur du plancher en damier impeccable avec mon foulard Burberry, mon manteau de drap et mon col roulé. J'ai adoré emprunter le métro Versailles-Paris tout en sirotant un ‘'Starbuck's chocolat chaud viennois'' qui, j'ose le croire, est meilleur plus près de Vienne. Merci Paris, pour le beau et le trop. »
-Extrait de mon journal de voyage, jour IV
« La crème de la crème, aujourd'hui : une croisière aux abords de la Seine, suivie d'un dîner raffiné sur un bateau amarré. [...] Tout l'après-midi, c'est non loin d'un Arc de Triomphe saccagé peu avant que nous avons fait du lèche-vitrines aux Champs-Élysées, l'avenue de la mode en pleine capitale de la mode. C'était surréel que de pouvoir défiler devant les premiers Chanel et Dior. Bien que j'étais craintif avec les Gilets Jaunes et leurs manifestations (lire ici : émeutes), j'avoue ne pas avoir senti ma sûreté compromise, même la nuit tombée. Pour clore tout cela, le jardin du Palais-Royal m'a accueilli vêtu de son plus bel uniforme, celui de cylindres à rayures dignes d'Instagram. »
-Extrait de mon journal de voyage, jour V
« Des pickpockets affamés nous ont ciblés, mais nous avons vite récupéré tous les euros, regard plein de méprise en prime. Mésaventure en sus, le musée du Louvre mérite de loin sa notoriété du plus beau musée du globe. Sa pyramide à couper le souffle, sa Joconde ceinte d'autant d'Asiatiques que de toiles, son énormité joliment épuisante, son mélange entre le moderne et l'ancien jamais hétéroclite, ... Puis ce fut le tour du musée d'Orsay. Les horloges qui l'ornent sont tellement démesurées qu'on oublie l'heure même si elle est affichée sur vingt mètres de diamètre. Elles nous font oublier le moment présent, même si l'on veut le retenir et, a posteriori, le rattraper. »
-Extrait de mon journal de voyage, jour VI
« Last day in paradise, comme on dit. Aujourd'hui le Palais Garnier m'a enivré de la douce musique de Casse-Noisette en fond et des ballerines des boîtes à musique que je rendais vivantes. À quelques pas et dans une ambiance « Paris in the rain » se situaient les Galeries Lafayette. Somptueuse parure, luxe inaccessible ainsi qu'esprit de Noël indéniablement magique étaient au rendez-vous parmi les grandes bannières qui accueillaient autant les pimbêches toutes de Gucci vêtues que les mères de famille prises dans la course effrénée aux cadeaux. Contempler le sapin de cinq étages de haut était un énième rêve coché sur ma liste. Et mon premier séjour en Europe, aussi succinct soit-il, fut mirifique. »
-Extrait de mon journal de voyage, jour VII
Alexis Jacques, La parole est aux ados