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Chronique en rappel - Parcours scolaire parsemé d'étiquettes

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Photo : Source photo: pixabay.com
Nathalie Larocque Par Nathalie Larocque
Mercredi le 1 juillet 2020

Dysphasie, trouble de l'attention, douance, dyspraxie, trouble d'opposition, autisme, hyperactivité, anxiété... La liste des problématiques rencontrées dans les écoles est longue et complexe. Il y a quelques années à peine, je me demandais si c'était devenu une mode d'être le parent d'un élève « différent ». Plusieurs jeunes d'âge scolaire consultaient un psychologue, une intervenante du clsc ou avaient un besoin particulier. Puis, notre fille est entrée à la maternelle. Nous avons alors compris l'importance de ces petits mots qui définissent tant un enfant. 

Amorcer des démarches afin de comprendre les comportements ou les difficultés de notre enfant, ce n'est pas une décision facile. En tant que parent, nous nous sommes questionnés sur l'impact que pourrait représenter un diagnostic. Et si notre fille était rejetée par ses pairs, étiquetée, pointée du doigt ? Avant de faire le saut dans toutes ces procédures, ces questions nous ont traversé l'esprit, car nous ne voulions pas nuire à son parcours scolaire qui en était qu'à ses débuts. La réponse est venue bien simplement, par la sagesse d'une fillette de 5 ans. Elle nous a fait part de ses questionnements, se sentant différente de ses amis. Elle ne comprenait pas leurs attitudes, elle voyait bien l'écart d'apprentissage qu'elle avait avec eux. Si elle-même le réalisait, les autres s'en rendraient compte tôt ou tard. Ne soyons pas naïfs, les enfants ont un radar pour détecter les différences, le diagnostic n'a pas d'importance pour eux, seul le comportement importe. Ces constatations nous ont donné l'énergie pour aller plus loin.

Au-delà des réactions enfantines, une légère crainte s'installait à savoir si elle serait étiquetée, si elle ne serait plus qu'un simple diagnostic. Le besoin d'arriver à la comprendre, d'expliquer des agissements qui nous semblaient insensés, était beaucoup plus fort. La nécessité qu'elle soit encadrée adéquatement prévalait sur les autres possibilités négatives. Dès que nous avons débuté les démarches, nous nous sommes informés sur la condition que nous soupçonnions. Aussitôt, un voile s'est levé devant nos yeux nous permettant de voir notre fille dans son authenticité. Enfin, nous arrivions à mieux la cerner et trouver des solutions adéquates pour la faire progresser. Tous les doutes des dernières années, les discussions parentales pour arriver à la déchiffrer, les crises inexpliquées, tout prenait enfin un sens pour nous. Tout devenait plus simple, tout s'allégeait soudainement. Réaliser que sa façon d'être était tout simplement normale pour elle, a changé notre vision et nous a permis d'adapter notre discipline.

Il faut toutefois éviter de tomber dans le piège de l'étiquette. A-t-elle encore son identité ou est-t-elle seulement l'élève avec telle problématique ? Oui, elle a un diagnostic, mais est-elle réellement que ça ? Non, elle est une personne à part entière avec une panoplie de caractéristiques qui la définit et qui la rend unique. Sa personnalité inclut cette particularité de la même façon que certains sont grands et d'autres petits, sa vie ne s'arrête pas qu'à ça. Évidemment, le savoir permet de mieux observer et accepter l'enfant dans sa complexité sans tenter de le changer ou de nous reprocher nos attitudes parentales.

Il va sans dire qu'au-delà de ces questionnements, l'aspect financier était également en jeu. Il ne faut pas se le cacher, une rencontre au privé, c'est dispendieux. Alors que dans le système publique le temps d'attente peut être très long. La démotivation de notre fille face à l'école nous a poussés à passer par-dessus le côté monétaire, réalisant que la comprendre et l'encourager dans son cheminement scolaire n'avait pas de prix. Inévitablement, nous aurions fini par passer des tests afin d'éliminer le doute qui planait. Le « publique » aurait été une solution plausible, parfois il vaut mieux attendre quelques mois et avoir enfin un soutien que de ne pas agir. Certains parents ont choisi le « publique », se battant depuis longtemps contre un système qui ne comprenait pas les doutes qu'ils avaient face à leur enfant. En revanche, le soulagement et le support obtenus lorsque les résultats sont tombés, valaient toute cette bataille. L'encadrement des élèves devient primordial, peu importe le chemin parcouru.

D'autres questionnements sont parvenus en cours de cheminement. De quelle façon devait-on présenter la procédure à notre fille ? Jusqu'à quel point devions-nous tout lui dire ? Au départ, nous filtrions l'information, ne lui donnant que l'essentiel pour la faire participer. Puis, rapidement, nous avons réalisé qu'elle ressentait également le besoin de se comprendre et de réaliser qu'elle n'était pas seule dans sa situation. Des livres adaptés à son âge nous ont aidés à lui expliquer le fonctionnement de son cerveau et sa différence. De savoir son enseignante complice de sa particularité la rendue confiante. En moins de trois mois, nous l'avons vue changer, reprendre le contrôle d'elle-même et se rapprocher de son plein potentiel. Le temps investit dans les démarches a été vite récompensé car nous pouvions maintenant miser sur sa motivation scolaire.

Un diagnostic n'est pas une baguette magique qui suffit d'agiter pour changer la vie de l'élève. C'est un outil qui permet de mieux le comprendre et surtout de mieux l'encadrer. L'équipe-école peut alors l'aider plus adéquatement, mais le parent doit aussi être motivé et prêt à travailler. Il faut éduquer l'enfant sur lui-même, l'accompagner, être tolérant et le laisser être authentique. Parfois, il faut être prêt à faire bouger les choses, s'impliquer dans le milieu scolaire, car un diagnostic n'est pas toujours synonyme d'échec. Dans ces cas-là, les enseignants peuvent être plus réticents à appliquer une différenciation. Il ne faut pas oublier que le cheminement scolaire se doit d'être motivant et agréable pour tous les jeunes, parfois il suffit d'un petit coup de pouce pour tout changer : une éducatrice spécialisée, un ordinateur adapté, un coin spécifique qui lui est dédié, une pédagogie différenciée... N'hésitez jamais à discuter avec l'équipe-école, ils sont là pour vos enfants. Surtout, n'oubliez pas, vous faites également partie de l'équipe.


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