De Tik Tok à Chlöe Swarbrick du Parlement néo-zélandais jusqu'au New York Times, l'humour qu'était censé impacter le « OK boomer » s'est vu décliné en nuances sur l'injustice de la liberté. Mal interprété ou gonflé, le conflit générationnel retient de toute évidence une gêne, rationnelle.
Il est vrai que l'expression est insolente, mais son origine ne voulait pas produire autant d'âgisme. Trois aspects desquels sont tirés les deux mots sont cruciaux : une improbation pour le moins limpide des idéologies survenues entre 1945 et 1960, les blagues désormais basées sur le sarcasme, l'ironie, la répétition et un format court mais caustique ainsi que le nihilisme, le « rejet des valeurs des générations précédentes », qui est loin d'être nouveau. « OK boomer » est destiné, pas très substantiellement, à un individu qui participe au capitalisme ou à la discrimination, sans regard fait sur son âge, or il a été abusé.
Ce n'est pas tant un reproche qu'un rappel de ce qui était dit dans les années post-guerre, fait dans le but de désigner un manque de progressisme. Et pour ceux qui font la sourde oreille sur les enjeux actuels, c'est une manière de clore un débat impliquant un esprit clos, ce qui n'est pas toujours facile.
Voici d'autres précisions sur la génération Z.
La maturité, l'âge et l'expérience sont quelques atouts et, qui plus est, des clés qui ouvrent presque toutes les serrures dans l'essence pétulante de la vie. Nos valeurs notamment sont viagères. Que nous sommes davantage axés sur un monde virtuel, idéalisé, magnifié de moult retouches, passager.
Répulsifs : « Non, je n'en ai plus envie » est valable pour n'importe quel scénario. Vêtements, métier, voire cercle social. Horreur du neuf à cinq. Encouragés par un monde qui incite à la surconsommation et accoutumés à des « oui » trop fréquents, on nous a fait comprendre que, tant sous forme de psychologie que d'objets, on pouvait se débarrasser une fois lassés.
Philosophie qui se matérialise beaucoup sur le matériel.
Du jaune, car c'est vendeur, agencé à du rouge, car ça attire l'œil. Des slogans sans équivoque. « Vous ne pourrez plus vous en passer. » « Quoi d'autre ? », rétorquerait Nespresso.
L'accessibilité qui nous est offerte donne l'immédiate impression d'une grande érudition. Ainsi on se surclasse et se prévaut lors d'une divergence d'opinion, la percevant immobiliste ou fossilisée. On se complaît des droits humains et on est désireux de l'inclusion la plus totale, mais le nombrilisme n'a jamais été tant étendu.
Alexis Jacques