Si l'industrie de la construction résidentielle demeure très attachée à ses façons de faire, elle subit de plus en plus les pressions du secteur de la mode et du design qui veulent que l'on rafraîchisse une pièce à tous les cinq à dix ans.
S'ajoutent les pressions de l'environnement, la recherche du luxe et de matériaux exigeant peu d'entretien, toutes des tendances qui amènent régulièrement leur lot d'innovations et de nouveautés et qui permettent au bricoleur d'exercer ses talents.
En commençant par le plancher
Renouveler un plancher peut faire toute une différence dans l'allure d'une pièce. De ce côté, les innovations ne manquent guère : pour les revêtements de bois franc, les bois exotiques comme le jatoba, le teck ou l'eucalyptus ont la cote; de nouvelles essences végétales comme le bambou et le liège ont aussi fait leur apparition.
Le bambou possède l'avantage de pousser beaucoup plus vite. Il est d'abord coupé en languettes qui sont ensuite collées les unes aux autres. Au revêtement de plancher s'ajoutent les panneaux utilisés pour les armoires de cuisine et les meubles-lavabos.
Provenant du chêne-liège, le liège procure une surface durable, résistante, facile d'entretien et aux propriétés isolantes et acoustiques intéressantes. Il se présente même en version emboîtable, en lame ou en tuile, ce qui permet des agencements de couleurs variées.
La céramique pour sa part se décline en carreaux de très grands formats. Elle imite le bois et le métal et se pare de couleurs très vives, surtout la pâte de verre. On la sculpte aussi pour mettre en valeur le motif. Les carreaux de céramique ne sont plus réservés à l'entrée, à la salle de bain et à la cuisine; on les retrouve aussi au salon et même à l'extérieur, sur la terrasse et aux abords de la piscine.
Le plancher stratifié gagne aussi beaucoup d'adeptes en imitant non seulement le bois, mais aussi la céramique. Jusqu'au bon vieux linoléum, transformé en « marmoleum » et vanté pour ses qualités naturelles ? il se compose d'ingrédients naturels comme l'huile de lin, la farine de bois, le jute et le calcaire ? qui reprend du service en empruntant la facilité d'installation du stratifié.
Au tours des murs
Nous nous souvenons tous de ces panneaux muraux, imitant le bois, qui recouvraient les murs de tant de sous-sols à une époque. Voici que le panneau mural nous revient, mais cette fois, il est texturé pour créer un motif que l'on pourra ensuite peindre de la couleur désirée. Une façon rapide de créer un lambris, un faux-fini ou un mur de pierre ou de brique.
Le papier peint refait aussi son apparition. Texturé, métallisé ou floqué, on peut aussi le peindre pour mieux l'agencer à la pièce. On propose aussi en grande surface des motifs « pop art » à coller aux murs qui sont du plus bel effet dans les décors contemporains épurés.
La peinture pour sa part se met à l'heure de l'environnement. Sous la marque Boomerang, les Peintures recyclées du Québec affichent une gamme de 16 couleurs très recherchées dans les intérieurs d'aujourd'hui. De ce côté, pas d'inquiétude à y avoir : la peinture recyclée affiche les mêmes propriétés que la peinture neuve, à meilleur prix.
Autre produit qui s'applique au rouleau : le revêtement de pierre. Il peut être texturé et coloré pour s'agencer parfaitement au décor et s'applique tant à l'extérieur qu'à l'intérieur, sur le béton, le bois et autres surfaces. Il résiste à l'eau, aux rayons UV, au sel, aux produits chimiques, aux cycles gel-dégel, à la moisissure, à la décoloration, aux chocs, à l'abrasion, bref, un dur de dur. De plus, il est antidérapant.
Quant au plafond, on se contente habituellement de le peindre, mais les fabricants rivalisent de créativité pour remettre au goût du jour ces bonnes vieilles tuiles de plafond qui se présentent maintenant en panneaux texturés et que l'on peut peindre pour créer des effets spectaculaires, imitant les anciens plafonds de tôle embossée ou encore les plafonds à caissons des demeures cossues.
Côté cour
La terrasse, cet incontournable de l'aménagement extérieur, est aussi un lieu où foisonnent les innovations : au bois traité et au cèdre s'ajoutent maintenant des bois exotiques comme le teck ou l'Ipé d'Amérique du Sud (aussi offert sous forme de dalles), de même que des bois torréfiés.
Le bois torréfié est chauffé à haute température dans des fours spéciaux, ce qui permet d'en réduire l'humidité à aussi peu que 1 %. Ainsi traité, le bois résiste à l'eau et au pourrissement. On évite de la sorte les produits chimiques utilisés pour éloigner insectes et champignons. On peut aussi utiliser des bois mous, jusqu'ici réservés à la fabrication du papier, qui deviennent ainsi aussi durs que le chêne et l'érable. Autres avantages : le bois est parfaitement lisse et n'éclisse pas. Il affiche aussi une plus grande stabilité dimensionnelle : il ne gauchit pas, n'enfle pas, ni ne rétrécit.
À l'autre extrême, des composites de bois et de polymère créent un matériau qui affiche à la fois les qualités de l'un et de l'autre et en remet : il ne pourrit pas, ni ne gauchit, ni n'éclisse; il ne requiert ni peinture, ni teinture ou scellant et offre une surface antidérapante texturée pour mieux imiter le grain de bois. Ce même matériau peut servir à la construction de clôtures : finie la corvée de peinture !
Pour les adeptes des grands travaux, plusieurs produits traduisent maintenant une plus grande sensibilité à l'environnement, que l'on songe, par exemple, au contreplaqué certifié FSC (Forest Stewardship Council), au contreplaqué sans formaldéhyde certifié LEED (Leadership in Energy and Environmental Design) ou au panneau de particules écologique. On fabrique aussi des panneaux avec de la fibre de paille.