On parle beaucoup actuellement de sensibilisation pour contrer les agressions sexuelles. Avez-vous déjà pensé que dès la petite enfance, nous avons peut-être le pouvoir d'influencer cette délicate question?
À partir du moment où l'on apprend à notre enfant ce que représente un véritable « oui », ou un véritable « non », sans oublier notre zone « peut-être », ne serait-ce pas déjà le début de quelque chose?
On dit que l'on commence à faire de la discipline à partir du moment où on a à dire « non » à notre enfant, que ce soit parce qu'il souhaite prendre les lunettes sur notre nez ou encore pour sa sécurité. Au début, un enfant explore sans nécessairement comprendre l'impact des mots. Avec le temps, sa perception s'affinera et il comprendra mieux les distinctions.
Reste que certains « non » nous semblent d'office très clairs et très assumés, alors que d'autres viennent toucher notre zone grise. Les enfants nous amènent rapidement à mieux nous définir. Est-ce que je dis non parce que je suis fatiguée? Stressée? Ou au contraire, j'ai dit non, mais maintenant que je suis fatiguée et stressée je vais dire oui...
Certaines situations sont plus sensibles. Ainsi, il faudra parfois savoir se questionner sur nos véritables valeurs et priorités. Comprendre notre modus vivendi personnel pour mieux assumer notre non, notre oui... ou expliquer notre peut-être!
Mieux se comprendre pour mieux se positionner demeure la seule façon de soutenir notre enfant dans sa quête vers l'autonomie, la compréhension de soi et des autres, ainsi que le décodage de ses émotions. Dire un oui clair, ou encore un non ferme, n'est pas toujours évident. Mais avec le temps, cette habileté se peaufinera avec la conscience que même s'il ne s'agit que d'un oui... ou que d'un non... cela a son importance pour soi, mais aussi pour notre relation à l'autre.
Catherine Sévigny, intervenante postnatale
Centre de ressources périnatales Naissance Renaissance Estrie