Réunies au Centre culturel d'East Angus, une cinquantaine de personnes, majoritairement des agriculteurs, ont assisté aux présentations de François Thomas, responsable de l'aménagement pour l'UPA Estrie et Marie-France Chartrand, coordonnatrice pour le Plan de développement de la zone agricole (PDZA) de la MRC du Haut-Saint-François. Informations générales, attentes du PDZA et distribution d'un sondage ont occupé la soirée. Les objectifs de cette mise en commun des citoyens du territoire portent sur les façons de s'y prendre pour développer et majorer les retombées économiques des terres destinées à l'agriculture et à la foresterie. La MRC veut favoriser le développement d'entreprises pour transformer sur place en deuxième et troisième sous-production les matières premières. Elle espère que l'agrotourisme trouvera sa niche comme moteur de revenus pour la région.
Lors de cette rencontre, les cultivateurs ont reçu un questionnaire pour identifier les forces et les faiblesses de travaux agraires sur le territoire. On souhaite connaître leurs points de vue sur l'avenir de ce domaine d'activités dans la MRC. Le Haut-Saint-François est déjà reconnu au premier rang en Estrie pour l'aquaculture, l'élevage des bovins et des sapins de Noël, mais ce n'est pas suffisant pour en assurer la croissance. Elle est aussi la première en Estrie pour le nombre d'entreprises de transformation de viande, de volailles et de produits de l'érable. On mise cependant sur des idées créatrices pour proposer des actions à réaliser bientôt. D'autres rencontres permettront de prendre le pouls de la relève, des producteurs forestiers et de la population. « Il s'agit de planifier le développement des zones vertes pour en maximiser la production », décrivait Mme Chartrand.
La coordonnatrice du projet a présenté les objectifs que souhaite atteindre la MRC en rédigeant, en collégialité avec tous les intervenants, le futur Plan de développement de la zone agricole (PDZA). Pour y arriver, M. Thomas a rappelé les grandes lignes de la Politique en matière de protection du territoire et des activités agricoles et la Loi sur la protection du territoire et des activités qui la concerne. Toute cette consultation vise à majorer les retombées économiques des terres destinées à la culture et la foresterie, plaidait-il.
Bien que théoriques, les informations fournies par M. Thomas paraissaient familières aux fermiers. Quelques-uns ont questionné le présentateur, mais dans l'ensemble, ils semblaient bien connaître le domaine. Pour le morcellement des lots, certains usages sont permis. Pour le reste, des autorisations doivent être obtenues. La récupération des sols en friche a fait l'objet d'autres questions. Dix grands principes encadrent cette loi, confiait M. Thomas. Les résumés de ces droits et politiques, on peut se les procurer à la MRC, entre autres.
Le PDZA du Haut-Saint-François se définit comme la concertation de tous les acteurs pour mettre en valeur leur territoire, ce qui, outre les agriculteurs, la relève et les forestiers, concerne particulièrement les consommateurs, partie prenante du PDZA, comme en témoignait Mme Chartrand. Elle annonçait qu'elle distribuerait des questionnaires spécifiques auprès des trois derniers sous peu. La consultation permettra de penser le développement de l'agriculture dans une optique durable. Les réponses des 4 sondages auxquels répondront les gens de la relève, de la foresterie, du public et des producteurs agricoles établis « détermineront des possibilités de développement », indique le document remis lors de la soirée.
Mme Chartrand rappelait que la connaissance du territoire et des activités reliées à la production de nourriture est essentielle pour aboutir à un plan d'envergure pertinent. Ces rencontres favorisent le dialogue entre tous les acteurs du milieu. Elles facilitent l'obtention de visées communes et des solutions pour le développement de l'agriculture. Le potentiel, par des actions concrètes, en serait magnifié.
Les réponses des quatre protagonistes qui en découleraient permettraient d'améliorer le mieux-être collectif. La valorisation des secteurs agraire et forestier aurait des impacts positifs sur la diversification de la production. Des modèles d'entrepreneuriat pourraient surgir de ces remue-méninges. L'offre de produits nouveaux pourrait interpeller les clients sans oublier les effets directs d'une mise en marché plus efficace. S'ajoute aussi l'agrotourisme. La 2e et 3e transformation s'avère un apport économique à développer tout comme la création d'emplois de qualité provenant d'entreprises en lien avec les zones vertes.
La MRC prévoit qu'en dix-huit mois, elle brossera un portrait réaliste des activités agricoles sur son territoire, qu'elle établira un diagnostic pour favoriser un développement basé sur une vision concertée sur le sujet. À partir de ces données, elle définira un plan d'action efficace et une mise en œuvre des propositions retenues pour le plus grand profit des exploitants et des consommateurs.
Dans le Haut-Saint-François, la zone agricole permanente occupe près de 80 % de l'espace. De cette portion, 25 % sont utilisés pour l'agriculture tandis que 70 % sont réservés pour les activités forestières. On estime à 5 % les cours d'eau, les lacs, les parcs, etc. en 2014. La MRC dénombrait 460 entreprises qui en vivent. Il s'agit d'un apport de 86,5 M$.
Mme Chartrand indique que les sondages destinés aux agriculteurs et à la relève se trouvent en ligne en français et en anglais. Bien d'autres informations s'y retrouvent. On les découvre en visitant le site de la MRC sous l'onglet PDZA et sur le Facebook du PDZA du HSF.