La rue Wellington Nord se cherche : de nouvelles boutiques ouvrent, d'autres ferment. Un marché d'alimentation est remplacé par une boutique de vêtements, ça bouge. Comment se porte le secteur de la mode et du commerce de vêtements et d'articles de mode au centre-ville de Sherbrooke?
Jessica Wilson est copropriétaire de la boutique Kitsch sur la rue Frontenac au centre-ville de Sherbrooke. Elle décrit Kitsch comme une « boutique de destination », ouverte toute la semaine avec une clientèle fidèle qui revient presque chaque semaine. Kitsch lancera prochainement sa propre collection avec sa marque maison en exclusivité.
« Il y a de plus en plus de jeunes, entre 20 et 30 ans, beaucoup d'étudiantes de l'université et du cégep, qui recherchent l'exclusivité et l'originalité que nous offrons. Elles savent qu'elles vont trouver ici des nouveautés à des prix intéressants, dans le moyen de gamme et elles reviennent souvent. » Selon elle, « la clientèle de Sherbrooke ne s'habille pas comme tout le monde. Les filles chérissent leurs trouvailles et elles sont prêtes à payer pour un coup de cœur. Elles aiment ce qu'elles voient ici. »
À l'autre bout de la rue Wellington, sur la rue King, chez AlexClusif de Roger Labonté, « nous avons une très belle clientèle de professionnels, mais aussi de monsieur Tout-le-Monde, des gens qui aiment le beau. Nous offrons principalement des produits d'importation haut de gamme, des produits uniques et exclusifs, et notre clientèle est très fidèle », confie Roger Labonté.
Jean-François Bédard et sa conjointe sont propriétaires et gestionnaires de deux boutiques voisines sur la rue Wellington : Glori.us offre surtout des vêtements alors que High End est un magasin de chaussures. « Parmi les commerçants de la rue Wellington, chacun a son créneau et sa clientèle. Nous n'avons pas les mêmes lignes de produits et l'offre est complémentaire. Nous nous entraidons entre nous. Selon moi, il manque de boutiques sur la Wellington, j'aimerais ça en voir plus. Et je peux vous dire que la clientèle de Sherbrooke a à cœur l'économie locale. »
Comment se démarquer
Kitsch se démarque par son offre de produits originaux, le service, l'accueil et les conseils. La boutique offre des produits de designers québécois, mais aussi importés d'Australie, des États-Unis, « des produits intéressants fabriqués par des petites compagnies. Il y a tellement d'offres, tellement de produits sur le marché, qu'il y en a pour tout le monde », selon Jessica Wilson.
Fan Club se distingue par le service « au top », l'aspect humain du commerce. « La différence, c'est le sourire, l'ambiance. Les gens se sentent bien en sortant d'ici, c'est presque une thérapie », dit Sarah, conseillère aux ventes chez Fan Club.
Glori.us et High End se démarquent en offrant des marques exclusives alors que Mes bobettes.ca s'est rapidement démarquée par sa nouveauté : une boutique spécialisée dans les sous-vêtements pour hommes. « Il n'y en avait tout simplement pas auparavant », lance Skylie Gauthier, gestionnaire de la boutique. L'entreprise est rapidement devenue la référence dans le domaine des sous-vêtements pour hommes.
Commerce électronique
La boutique Mes bobettes.ca a fait sa marque sur le web avant même d'ouvrir une boutique : à peu près 80 % de ses affaires sont conclues en ligne, sur internet, pour 20 % en magasin. « Notre clientèle est fidèle, particulièrement avec internet. À Noël et à la St-Valentin, c'est la folie totale, mentionne Skylie Gauthier. D'avoir pignon sur rue représente une plus-value, une vitrine pour nos produits, pour que la clientèle vienne les voir et les toucher », ajoute-t-elle.
Kitsch n'a pas encore une boutique en ligne. C'est à venir. « Kitsch offre une expérience d'achat très difficile à offrir en ligne. Les médias sociaux s'avèrent plus payants pour l'instant. Le projet d'une boutique en ligne est complémentaire à une boutique réelle », précise Jessica Wilson.
La boutique Fan Club est établie sur la rue Wellington depuis une quarantaine d'années. Sa clientèle est âgée de 25 ans en montant, des femmes qui travaillent, de jeunes professionnelles, qui cherchent des vêtements de tous les jours, mais aussi des vêtements d'importation en provenance d'Espagne, d'Irlande, du Danemark... Fan Club n'a pas de boutique en ligne, mais est très active sur les réseaux sociaux.
Pour sa part, malgré le fait qu'il ait été victime d'une fraude sur le web en 2011, Jean-François Bédard de Glori.us et High End vient de compléter des investissements importants pour relancer sa boutique en ligne avec un site mieux sécurisé que le dernier : « On ne peut pas passer à côté. La boutique va être ouverte à sept milliards de personnes! »