Alors que ses prévisions initiales établissaient à 35 550 les mises en chantier pour 2015, l'Association des professionnels de la construction et de l'habitation du Québec (APCHQ) a annoncé récemment que le nombre de mises en chantier aura diminué de près de 9 % en 2015 par rapport à 2014. Et, pour l'année 2016, l'APCHQ n'est guère plus rassurante, puisqu'elle anticipe une production d'environ 36 000 mises en chantier, soit une hausse d'à peine 1 % qui ne permettra pas de compenser la diminution de cette année.
L'APCHQ demeure évidemment préoccupée par l'état incertain du marché de la construction résidentielle, alors que l'année 2015 aura été la plus faible depuis plus de dix ans au chapitre des mises en chantier. Elle en a donc profité pour demander au gouvernement de tenir compte de ce ralentissement dans ses orientations futures, en s'abstenant d'adopter des mesures qui pourraient freiner davantage l'accession à la propriété.
Selon Georges Lambert, économiste à l'APCHQ, la situation actuelle indique qu'une transformation importante s'opère dans le marché, particulièrement en ce qui concerne le segment des maisons individuelles, dont le taux de mises en chantier est progressivement passé de 35 % en 2013 à 29 % en 2014, puis à 26 % en 2015 et 2016. Il a aussi remarqué que les immeubles de copropriétés construits, particulièrement dans la grande région de Montréal, sont de plus en plus grands, ce qui est conforme avec une volonté d'accroître la densification. Son explication : « Cette nouvelle façon de construire indique, entre autres, que le niveau des inventaires est plus élevé qu'avant ».