J'suis fatiguée. Je n'ai plus de vie, plus d'amis, plus de sexe. Mais, bonne nouvelle, depuis que je suis devenue maman, je me suis fait un nouveau copain. Prénom : « Je ». Nom : « Renonce ». À cause de lui, j'ai dû changer mes fréquentations. J'ai dit adieu à « Paresse », ami de longue date. Adieu à « Intimité », avec qui j'étais très proche. Adieu à « Procrastination », mon préféré. Mes acolytes sont maintenant « Pressé », qui me pousse dans le derrière 7 jours sur 7, « Patience » qui n'est jamais là quand on a besoin de lui et « Pas l'temps » un genre qui colle comme une tache... Bref du ben bon monde!
Enceinte de Mignonne, ma première, j'ai suivi des cours prénataux comme pratiquement tout le monde. On se prépare au jour J. On inspire, on expire, on pousse, on retient, assise, accroupie, couchée, à genoux, debout. Mais après? Après que la boule d'amour nous soit déposée dans les bras, qui nous prévient que ce n'est pas un enfant que nous ramènerons à la maison, mais un tsunami de force 9!
Au début, nous flottons, comme sur un nuage. Ding Dong! C'est qui? Le pusher... Le pusher de tendresse. Malgré nous, nous devenons des accros de cette petite chose que nous apprivoisons et découvrons tous les jours et qui nous émerveille? Aaaaah! Mais comme dans tout bon rêve, il y a une fin. Bonjour! Retour à la réalité! Finalement, elle nous empêche de dormir cette petite chose-là? Pas juste une fois ou deux, ben non, elle y prend goût! Elle aime voir des parachutes se dessiner sous nos yeux. Elle aime voir que, même après deux cafés, l'effet réveille-toi-simonac ne vient toujours pas... Mais tout de même, nous nous pensons encore capables d'avoir un certain contrôle sur notre vie. Ah! Ah! Ah! Ce qu'on peut être idéaliste! Depuis que Charmante, ma deuxième, est arrivée, « Contrôle », que nous hébergions mon chum et moi depuis 14 ans, a sacré son camp, sans explication, et n'est jamais revenu. « Bordel » a pris sa place.
On en accumule-tu des affaires? Une p'tite chose ici, une bébelle là. Barbu et moi, à l'époque où nous étions encore naïfs et innocents, nous nous étions juré que notre maison ne se transformerait pas en Toys r us. Que le strict minimum suffirait. C'est ça! C'est ça! Blablabla... Une fois ensevelis bien comme il faut, nous n'avons pas eu le choix. Soit nous donnions le superflu aux bonnes œuvres, soit nous louions un entrepôt. Le plus logique, bien sûr, nous avons loué un entrepôt!
Rien ne nous prépare à être parents. Rien ne nous prépare à ce qui nous attend vraiment. On apprend sur le tas. On apprend de nos erreurs et... de celles des autres! La tempête s'est calmée même s'il reste des traces. C'est fou quand on y pense, être si petit et bouleverser autant notre univers, nos habitudes, notre avenir.
En déjeunant la semaine dernière avec des amis nous nous faisions la réflexion qu'avoir des enfants c'est du sport, mais que pour rien au monde, personne ne voudrait revenir en arrière!