Marc-André Moreau, technicien en
documentation à Bibliothèque et Archives nationales du Québec
Intersection des rues
Galt Ouest et MacManamy, 1955. Un homme sort de la pharmacie Dumont pendant
qu'un policier est en train de lui préparer une contravention. Archives
nationales à Sherbrooke, fonds Famille Phaneuf (P1005, D3, P2). Photo :
Jean-Marie Donahue.
Au cours du XXe siècle, afin de mieux contrôler
les dangers et les crimes urbains, les policiers de la ville de Sherbrooke ont
dû s'adapter à l'évolution des moyens de transport. Si les agents circulent d'abord
à pied dans les rues de la ville, l'avènement puis la généralisation des
véhicules motorisés mènent le Service de police à se doter de nouveaux
équipements. L'utilisation de la motocyclette, à partir de 1921, s'avère rapidement
insuffisante et, dès la fin des années 1930, le Service de police fait
l'acquisition d'automobiles.
Les véhicules de
police
Jean-Marie Donahue dans le véhicule
Radio-Police I, une voiture de police dotée d'un système radio, 194 Archives nationales à Sherbrooke, fonds Famille
Phaneuf (P1005, D3, P35). Photographe non identifié.
La première
patrouille automobile est créée en 1938. Au début des années 1940,
le Service de police dispose de deux voitures, chacune patrouillant une section
de la ville.
Nommés Radio-Police, ces véhicules sont dotés d'un système de communication
radio. Cependant, celui-ci ne
permet que la réception d'appels, et non l'émission. Ce n'est qu'à partir de
1946 que les agents pourront aussi faire des appels radio à partir des
véhicules. À cette époque, ce ne
sont pas tous les policiers qui savent conduire une automobile, aussi les
patrouilles comprennent toujours deux agents : l'un conduit, l'autre rédige
les rapports.
Véhicule utilisé
par l'unité de la circulation du Service de police de Sherbrooke, devant l'ancienne
caserne numéro 3 à Sherbrooke, 1955. Archives nationales à Sherbrooke, fonds
Famille Phaneuf (P1005, D3, P11). Photo : Jean-Marie Donahue.
La nouvelle
automobile du chef de police Édouard Moreau, une Oldsmobile 88 bleue, 11 mai
1957. Archives nationales à Sherbrooke, fonds Famille Phaneuf (P1005, D3, P9).
Photo : Jean-Marie Donahue.
Au cours des
années qui suivent, le nombre d'automobiles utilisées par le Service de police
ne cesse de croître. Les voitures de patrouille ne sont pas les seuls véhicules
mis à la disposition des policiers. L'unité chargée de la circulation se dote
de camionnettes, et le chef de police Édouard Moreau a même droit, en 1957, à
une Oldsmobile 88 bleue.
La prévention des
accidents routiers
Un policier
contrôle la circulation à l'intersection des rues Frontenac et Wellington, vers
1956. Archives nationales à Sherbrooke, fonds Famille Phaneuf (P1005, D3, P91).
Photo : Jean-Marie Donahue.
Un policier
contrôle la circulation à une intersection à Sherbrooke, 195 Archives nationales à Sherbrooke, fonds Famille
Phaneuf (P1005, D3, P33). Photo : Jean-Marie Donahue.
Deux policiers inspectent une voiture
stationnée, 1953. Archives nationales à Sherbrooke, fonds Famille Phaneuf
(P1005, D3, P44). Photo : Jean-Marie Donahue.
L'augmentation du
nombre de véhicules sur les routes transforme profondément le travail des
policiers. Pour assurer la sécurité routière, ceux-ci inspectent les voitures et
contrôlent la circulation aux intersections achalandées de la ville. Ils s'assurent
également que les automobilistes n'excèdent pas les limites de vitesse et ne
conduisent pas en état d'ébriété.
Avant-gardiste, le
Service de police de Sherbrooke se procure dès 1953 deux instruments qui aident
les agents à intervenir de façon plus efficace. Le premier, le système radar,
permet de surveiller les excès de vitesse des automobilistes. Les policiers de
Sherbrooke sont les premiers au pays à utiliser cet instrument aujourd'hui
essentiel au contrôle de la circulation routière.
Le deuxième instrument
est le drunkometer, le précurseur de l'éthylomètre. Les personnes
soupçonnées d'avoir consommé de l'alcool doivent souffler dans un ballon, qui
est relié à l'appareil par un tuyau. L'air expiré entre alors en contact avec
une série de solutions chimiques, lesquelles changent de couleur si l'haleine
expulsée contient de l'alcool.
Drunkometer de marque Harger, 1953.
Archives nationales à Sherbrooke, fonds Famille Phaneuf (P1005, D3, P98). Photo :
Jean-Marie Donahue.
Drunkometer de marque Harger, 1953.
Archives nationales à Sherbrooke, fonds Famille Phaneuf (P1005, D3, P97).
Photo : Jean-Marie Donahue?.
La signalisation
routière
Trois hommes
devant un mur couvert de panneaux de signalisation routière, 1955?. L'homme au
centre est vraisemblablement le constable Joseph Lajeunesse. Archives
nationales à Sherbrooke, fonds Famille Phaneuf (P1005, D3, P16). Photo :
Jean-Marie Donahue.
Un
homme dans l'atelier de signalisation routière de la police de Sherbrooke, Archives
nationales à Sherbrooke, fonds Famille Phaneuf (P1005, D3, P18). Photo :
Jean-Marie Donahue.
Entre 1944 et
1968, la signalisation routière s'ajoute aux responsabilités des policiers
sherbrookois, qui doivent peindre les lignes sur les routes et s'occuper des
panneaux de signalisation. Comme en témoignent les
plans d'assurance incendie réalisés en 1917 et en 1953, la caserne numéro 3,
située près de l'intersection des rues des Grandes-Fourches (auparavant la rue Lansdowne)
et King Ouest, est donc convertie en atelier de signalisation.
Plan d'assurance incendie de la ville de
Sherbrooke réalisé par Charles Edward Goad, extrait
de la planche 17, 1917. Collections de BAnQ.
Plan
d'assurance incendie de la ville de Sherbrooke, extrait
de la planche 63, 1953. Collections de BAnQ.
L'ancienne caserne
de pompiers et de police numéro 3 de Sherbrooke, convertie en atelier où sont
peints les panneaux de signalisation, 1955?. Archives nationales à Sherbrooke,
fonds Famille Phaneuf (P1005, D3, P94). Photo : Jean-Marie Donahue.
Un virage
technologique
Vers la moitié du xxe siècle, la popularisation
de l'automobile transforme durablement le paysage urbain sherbrookois ainsi que
le travail des policiers. Afin d'être en mesure d'assurer un contrôle routier
efficace et de prévenir les accidents, le Service de police de Sherbrooke
adopte l'automobile ainsi que divers instruments à la fine pointe de la
technologie de l'époque. Les répercussions de ce virage technologique sont
encore bien visibles aujourd'hui, alors que les patrouilles policières, pour la
plupart motorisées, font appel à des instruments sans cesse améliorés par les
progrès de la science.
Archives
nationales à Sherbrooke
225, rue Frontenac, bureau 401
819 820-3010, poste 6330
archives.sherbrooke@banq.qc.ca
Source :
MCAULEY, Gordon et BLAIS, Laurent, La
police de Sherbrooke : 125 ans d'histoire, Éditions GGC, Sherbrooke,
1998, 263 p.
Gordon McAuley et Laurent Blais, La police de Sherbrooke : 125 ans
d'histoire, Éditions GGC, Sherbrooke, 1998, p. 169.
Ibid., p. 157.
Ibid., p. 158.
Ibid.
Ibid., p.
56 et p. 158-159.
Ibid.,
p. 159.
Ibid., p.
56-57 et p. 187.
Ibid.,
p. 186.