Chers lecteurs, vous me reconnaissez peut-être de la catégorie « La parole est aux ados ». Je suis de nouveau en service pour des chroniques mais cette fois, dans une nouvelle catégorie, deux fois par mois, et en tant qu'étudiante en littérature au cégep de Sherbrooke.
Et justement, en tant qu'étudiante, j'ai envie de parler d'un sujet qui me touche beaucoup et qui est plutôt d'actualité, le coût de l'école.
Selon la Loi sur l'instruction publique, l'école primaire et secondaire doit être gratuite, à l'exception des coûts de cahiers d'exercices. Mais malheureusement, en pratique, c'est autre chose.
Les coûts d'inscription de quelques centaines de dollars et ce, même en parcours régulier, les listes de matériel scolaire obligatoire interminables et les services éducatifs plus spécialisés, comme l'orthopédagogie, sont des réalités pour les parents, qui en plus, subissent l'augmentation de ces frais qui dépassent l'inflation. Tout en payant une taxe scolaire parfois exorbitante. Je ne sais pas pour vous, mais l'achat de dix-huit classeurs à attaches (duo-tang) de couleurs différentes ne m'apparait pas comme une bonne définition de gratuité.
Le Parti québécois parlait justement de ces frais cette fin de semaine, en promettant de les réduire.
Est-ce que c'est éthique de faire payer les parents ou les élèves pour étudier? La scolarité devrait être un droit, pas une question de privilège ou d'argent. C'est encore plus vrai au cégep ou à l'université, où plusieurs ne peuvent plus compter sur leurs parents pour financer leurs études et ainsi accumulent des dettes de milliers de dollars. Ça cause un stress supplémentaire, pour ces étudiants qui doivent déjà travailler d'arrache-pied. Avoir une bonne cote R, voir ses amis, dormir ou travailler pour ne pas être endetté? Il est difficile d'en choisir plus de deux.
J'ai quelques amis en soins infirmiers qui ont dû débourser entre 800 et un peu plus de 1 000 $ juste pour leurs livres. C'est beaucoup quand on considère que le salaire minimum est de 11,25 $/h. Est-ce que cet argent est bien investi? Oui. La question n'est pas là. Mais est-ce qu'il serait possible de baisser les prix de ces manuels? Tout à fait. Si on le voulait.
Si on veut une génération bien informée, éduquée, diplômée, ça commence par les coûts de nos écoles. Plus les écoles seront abordables, moins nous verrons d'étudiants qui peinent à joindre les deux bouts. La scolarité devrait être encouragée, et non découragée à coups de coûts.