Parler à son enfant est un incontournable pour le développement de ses aptitudes langagières, mais encore faut-il que le message soit compris. Vous est-il déjà arrivé d'expliquer plus que nécessaire et de vous retrouver devant un petit air perplexe devant cette surdose d'information menant à la plus complète incompréhension du message?
À partir de l'âge de deux ans, le développement du langage est phénoménal; ce qui peut nous laisser croire que les enfants comprennent tout ce qu'on leur dit. Or, à cet âge, la capacité à s'exprimer par le langage se résume à une cinquantaine de mots et représente un défi pour la construction de courtes phrases. Même si l'on peut s'attendre à une compréhension d'environ 3 000 mots entre 2 et 3 ans, certaines notions comme les conjonctions « et/ou » peuvent être encore difficiles à assimiler.
Voyons donc, au-delà des mots, quelques stratégies gagnantes pour faciliter la compréhension des messages :
Écoutez avec attention votre enfant lorsqu'il s'exprime. Placez-vous à sa hauteur, regardez-le et écoutez ce qu'il a à dire. Vous serez ainsi davantage en mesure d'évaluer la situation et de rechercher le vrai besoin à combler.
Accueillez l'émotion : de simples « Oui, je vois que... », « hum », « Oh... » permettent d'entrer en relation et de préserver sa confiance en vous.
Nommez les sentiments : un « je crois que tu es fâché » sert de miroir à émotion pour l'enfant. En même temps, vous démontrez votre intérêt pour sa vie émotive, d'autant plus si le ton employé est bienveillant.
Suscitez la coopération : « J'aimerais que... » est sans doute une demande plus invitante qu'un « fais ceci, fais cela » et permet parfois d'éviter la confrontation.
Décrivez le problème : « le verre est renversé » permet d'aborder objectivement le dégât pour ensuite passer en mode résolution.
Donnez des renseignements : « nous avons besoin d'un chiffon pour ramasser l'eau » vise déjà la solution. On pourrait aussi, à mesure que l'enfant grandit, l'inviter à apporter son aide. « Tu m'aiderais beaucoup en allant chercher le chiffon », fait appel au meilleur de l'autre tout en indiquant clairement ce qui peut être fait.
Dites le plus possible en un mot : « Ramassons! », « Pyjama! », « Manger assis sur les fesses ». Court, concis, clair et concret, on risque plus d'atteindre l'objectif. Ici, « moins » veut dire « plus »!
Parlez de nos sentiments : « Je suis fâché, mon vase est brisé. » permettra à l'enfant de comprendre et de tenir compte des réactions de son parent.
Enfin, il est important de se rappeler que l'enfant de 2 ans recherche l'autonomie, l'affirmation de soi et la prise de décision, mais qu'il a aussi et encore besoin d'être accompagné avec bienveillance. C'est ainsi qu'il trouvera la cohérence entre le langage et ce qui se passe en lui et autour de lui.
Référence :
Parler pour que les enfants écoutent, Écouter pour que les enfants parlent, de Adele Faber et Élaine Mazlish
Catherine Sévigny, animatrice postnatale
Centre de ressources périnatales Naissance Renaissance Estrie