Depuis une dizaine d'années, le
nombre de personnes atteintes de la maladie de Lyme a connu une augmentation
importante partout au pays et ailleurs dans la province, notamment en Estrie.
D'après les études des microbiologistes infectiologues, la région estrienne
« est actuellement l'épicentre de cette infection au Québec ».
Sensibiliser la population et les médecins à la maladie
Lancée par la Fondation du CHUS et le
CIUSSS de l'Estrie - CHUS, la Chaire de recherche sur la maladie de Lyme et les
infections émergentes a pour but, entre autres, d'améliorer les connaissances
sur tout ce qui concerne la maladie de Lyme et sur les façons de s'en protéger.
« Nous voulons développer les connaissances du public sur les infections
transmises par les tiques. Nous souhaitons également améliorer le savoir du
corps médical afin que les cas de la maladie soient à l'avenir reconnus plus
précocement », explique le professeur-chercheur à la Faculté de médecine et des
sciences de la santé de l'Université de Sherbrooke et
microbiologiste-infectiologue au CIUSSS de l'Estrie - CHUS Alex Carignan. «
Quand on sait qu'environ 60 % des cas de maladie de Lyme au Québec sont
déclarés en Estrie, il nous semblait évident, à la Fondation du CHUS, que ce
projet de recherche était primordial pour trouver des solutions et améliorer la
qualité des soins offerts à la population de notre région. C'est important pour
nous d'y participer », ajoute le directeur général de la Fondation du CHUS,
Martin Clermont.
Groupe de patients et de patientes
La Chaire, qui sera dirigée par le
professeur Alex Carignan, permettra, pendant cinq ans, de suivre, dans le
temps, un groupe de patients et de patientes piqués par des tiques « afin
de déterminer s'ils développeront la maladie de Lyme ou d'autres co-infections
». De plus, « cette biobanque permettra d'identifier, en temps réel,
l'émergence de nouveaux pathogènes transmis par les tiques au Québec. L'équipe
pourra également, grâce à ce groupe, évaluer différents moyens de prévention de
la maladie de Lyme, tels que la prophylaxie post-exposition ou des vaccins en
développement. » L'autre but visé en lançant la Chaire
est « d'évaluer les connaissances et les besoins de formation en regard du
diagnostic et de la prise en charge de la maladie de Lyme au Québec chez trois
catégories de professionnelles et professionnels de la santé (médecins,
pharmaciens, IPS) impliqués dans la prise en charge de cette infection. »
La maladie et le réchauffement climatique
Selon les informations des
chercheurs, l'augmentation de cette infection est due, notamment, aux
conséquences du réchauffement climatique. « Le réchauffement climatique a
récemment contribué à l'expansion des régions où sont présentes plusieurs
espèces de tiques porteuses de pathogènes. Parmi ceux-ci, la maladie de Lyme
vient en tête de liste. » Toujours selon les informations des
microbiologistes infectiologues, « si elle n'est pas traitée, la maladie
de Lyme peut être responsable de différentes complications, telles que des
méningites, des atteintes cardiaques et des arthrites ».
Recrutement des patients et des patientes
À noter que la Chaire recrutera les
patients et les patientes via la plateforme eTick. Les dates n'ont pas encore
été dévoilées.
Création de la Chaire
Soulignons que la création de la
Chaire de recherche sur la maladie de Lyme et les infections émergentes est
rendue possible grâce à des contributions de la Fondation du Centre hospitalier
universitaire de Sherbrooke (CHUS) et de La Fondation de l'Université de
Sherbrooke.