Récemment, le Comité de coordination de Québec solidaire (QS) de la circonscription de Johnson a fait connaître à ses membres son bilan de l'année 2009 consacré à la formation et à la sensibilisation lors d'un dîner au restaurant chez Grenouille à Valcourt. Une activité-échange sur l'agriculture suivait l'assemblée générale annuelle. Autour du repas, les 25 personnes présentes ont visionné le documentaire d'Hugo Latulippe, Moissonner le pays.
Afin de créer un débat, une table ronde fut animée par quatre panélistes : Johanne Breton des Jardins Naturlutte, Jean-Pierre Goyette, éleveur d'agneaux, Gaston Michaud, membre fondateur du Marché public Locavore à Racine et Jean-Luc Cécyre, impliqué dans la Commission politique thématique de QS. Ces invités ont fait part de leurs inquiétudes quant à la disparition de la ferme familiale, à ses impacts sur l'occupation et l'appropriation du territoire et sur le dynamisme des communautés. « En 10 ans, c'est 10 000 fermes familiales qui ont disparu, c'est énorme ! », indique Johanne Breton qui cultive plus de 40 variétés de légumes biologiques à St-François Xavier de Brompton. Tous les panélistes croient et travaillent à une agriculture viable qui respecte l'environnement. Pour Jean-Pierre Goyette, installé à Val Joli, c'est réalisable mais surtout nécessaire : « Si on empoisonne le sol, nous en sommes les premiers touchés ». Concernant l'autonomie alimentaire, Jean-Luc Cécyre nous rappelle que 55 % de notre consommation est produite au Québec et si on y ajoute les 40 % des exportations, nous arrivons à 95 %, soit très près de l'autosuffisance. Pour Gaston Michaud, l'agriculture de proximité demeure une priorité à développer et le marché public ouvert l'an dernier à Racine est un des outils pour y arriver en organisant la mise en marché.
Pour les autres participants à cette activité solidaire, composés de membres et de non membres de QS, les incohérences des politiques régissant l'agriculture sont notables : absence de réglementation du commerce, étiquetage déficient, importation de produits non-conformes à nos propres normes. François Bourassa, président de l'Union des producteurs agricoles (UPA) de l'Estrie nous rappela également que des initiatives comme l'achat local sont combattues par les puissantes compagnies qui profitent de la mondialisation sous sa forme actuelle. Il a également souligné les interventions de l'Institut économique de Montréal qui supporte la position de ces compagnies internationales.
Afin de poursuivre ces échanges locaux, dans la prochaine année, le comité de coordination de QS-Johnson composé d'Olivier Bonneau, Michel Corriveau, Colombe Landry et Marcel Pinard s'emploiera, entre autre, à organiser des cercles citoyens sur l'agriculture qui contribueront, à leur tour, à bâtir le programme national de QS « En tant que région rurale, nous voulons influencer les orientations dans le domaine de l'agriculture car nous avons une belle expertise dans Johnson », dira Colombe Landry.