On entend parler du droit à l'oubli en Europe depuis un petit bout de temps. Jusqu'à maintenant, je ne m'en faisais peu avec ce phénomène, mais lorsqu'on prend le temps d'y penser, on assiste à un méchant changement dans le fonctionnement d'Internet.
C'est quoi ça, le droit à l'oubli?
En fait c'est relativement simple, c'est le droit pour un individu à demander que des informations apparaissant sur la toile soient effacées. Jusqu'ici ça se passe bien! Là où ça se corse, c'est lorsque des individus souhaiteraient effacer des gestes compromettants commis dans le passé.
Cette nouvelle réglementation d'Internet vise à séparer l'espace public de l'espace privé en s'assurant que les administrations ne possèdent pas la vie d'un individu sur des serveurs. En gros, l'Union européenne veut empêcher le Big Brother. C'est bien, mais on assiste à un phénomène qui, selon moi, est bien pire! N'importe qui pourrait réinventer l'histoire en sa faveur. En effet, si un événement se retrouve dans l'espace public, il y a une raison. L'en faire disparaître revient à réécrire l'histoire.
De la censure sur le web?
Le principal acteur de cette réglementation est Google, qui possède à lui seul plus de 90 % des recherches sur web. Le géant de l'informatique se plie donc à la décision Cour de justice de l'Union européenne en offrant aux internautes un formulaire pour la suppression d'informations personnelles en ligne. En le remplissant, Google promet effacer le lien vers la page en question. Il faut savoir que le lien ne sera effacé qu'en Europe.
Google rassure cependant en affirmant que les informations d'intérêt public resteront. Par exemple, un politicien qui aurait commis une grave faute dans l'exercice de ses fonctions ne pourrait la faire disparaitre puisqu'il s'agit d'informations sensibles à la population.
Un comité consultatif formé entre autres de l'ancien PDG de Google, Eric Schmidt, et du fondateur de Wikipédia, Jimmy Wales, aura la lourde tâche de sélectionner ce qui doit disparaitre ou non. Les ardents défenseurs du droit d'accès à l'information diront que de confier la tâche de censurer internet, aux plus puissants du domaine est biaisé.
Et pour nous, qu'est-ce que ça change?
Concrètement, pour l'instant, absolument rien. Par contre, l'histoire démontre que le Canada aime bien se mettre en accord avec l'Europe en ce qui concerne les réglementations internationales.
Je ne suis pas un partisan des théories du complot. Je ne crois non plus que les gouvernements sont des êtres machiavéliques qui tentent de tout contrôler. Je suis d'avis qu'Internet doit être davantage réglementé, car pour l'instant, il n'est pas faux de le surnommer le Far Web. Chacun peut faire à peu près ce qu'il veut sans grandes conséquences! Un géant se fait prendre une fois de temps en temps pour montrer l'exemple, pensons à Kim Dotcom de Megaupload.
Je vous tiendrai au courant des prochains développements de ce dossier.
À la semaine prochaine!